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La Xamax Academy fait son chemin entre continuité et nouveauté

Martin Rueda et Michel Decastel: deux ex-internationaux aux commandes de la formation xamaxienne. Photo: Hervé Nicolet.
Depuis le 1er janvier, la Xamax Academy gère non seulement les destinées des M21, des M18 et des M16 rouge et noir, mais l’ensemble de la filière juniors du club, après le désistement de la Fondation Gilbert Facchinetti. Martin Rueda, Michel Decastel, et Sébastien Egger, respectivement directeur technique, responsable talents et administrateur de l’Academy, ont fait le point de la situation avec nous.

«C’est un projet intéressant, même si la prise en mains s’est déroulée de manière un peu spéciale puisqu’on a commencé cet automne avec trois équipes et que quatre autres sont venues s’ajouter à la structure début janvier, a rappelé Rueda. La décision de la Fondation Facchinetti de tout lâcher a été très surprenante. L’organisation a été difficile car il faut tout reprendre à la base. Ce qui a surtout été compliqué, c’est qu’ils (ndlr: la Fondation Facchinetti) ne nous ont rien laissé comme matériel pour les entraînements. Du coup on a dû tout commander chez Erima en novembre et tout n’est pas encore arrivé, loin s’en faut. On s’est trouvés sous pression. Ils ont tout pris avec», a regretté l’ancien défenseur international. Rueda au début de l’entretien. «On voulait leur racheter le matériel, mais ils ont refusé de nous le vendre!», a appuyé Egger.

Martin Rueda, le directeur technique de la Xamax Academy. Photo: Hervé Nicolet.

La Fondation Gilbert Facchinetti ayant cessé ses activités, Martin Rueda a dû parer au plus pressé pour assurer une transition le moins chaotique possible pour les juniors. «J’ai dû parler avec tous les entraîneurs des M15 aux M11 pour voir qui souhaitait poursuivre l’aventure. Certains ont refusé, alors pour ne pas tout chambouler, on a ensuite demandé aux assistants s’ils voulaient prendre la relève. Dès lors, en M15, Christophe Bigler, qui était assistant et devenu coach. En M14, on a dû changer les deux. En M13, Fabio Dias est resté. En M12, c’est aussi un nouveau. On a commencé le 11 janvier. Pour ne rien arranger, on a eu des soucis au début avec les terrains qui étaient enneigés», s’est remémoré le Zurichois. 

Des talents à faire valoir

Une fois la période de lancement terminée, chacun a pris ses (nouvelles) habitudes. Quid de l’état des contingents, au niveau qualitatif?

«Il y a de la qualité, il y a des jeunes intéressants. Si on commence par les M21, la 1re équipe est venue chercher 5-6 joueurs en juillet déjà. Ca a forcément baissé le niveau puisqu’il s’agissait des meilleurs éléments. Du coup, on a eu des problèmes à poser notre jeu et au niveau des automatismes. Les M18 ont réalisé un bon début de championnat. Ils ont fait des points. C’est peut-être l’équipe où il y a le plus grand nombre de talents. On a 5-6 joueurs qui ont le potentiel pour arriver Swiss Football League. Evidemment le chemin est encore long pour eux. En M16, il y a 3-4 qui sont intéressants et en M15, on a déjà deux individualités qui sont en équipe nationale», a déroulé le directeur technique. 

Alors que les jeunes qui sont passés en 1re équipe disposent, à l’exception d’Endrit Morina, d’un temps de jeu limité, il est légitime de se demander si le passage de ces individualités avec les actifs de Challenge League n’est pas purement politique. Martin Rueda n’a pas éludé la question:

«Je pense que ces joueurs ont besoin d’avoir du temps de jeu, ce qui n’est pas énormément le cas actuellement. Autrement, c’est difficile pour eux de montrer de quoi ils sont capables. On a été surpris aussi de l’ascension rapide de Morina, parce qu’avec les M21, ce n’était pas encore un leader. Et en première équipe, c’est lui qui joue plus souvent que des Yoann Epitaux ou des Fabio Saiz qui s’affirmaient davantage en M21. Mais c’est aussi évidemment une question de position sur le terrain. C’est plus compliqué pour un défenseur central comme Epitaux de jouer en Challenge League.»

La volonté, ce trait de caractère indispensable

Désormais aux commandes de la formation xamaxienne, comment Martin Rueda va-t-il façonner les espoirs neuchâtelois? Dans quelques années, à quoi reconnaitra-t-on la patte Rueda, lorsqu’on verra jouer les anciens juniors de Xamax avec la première équipe?

«J’espère qu’on observera des joueurs intelligents, autonomes sur le terrain et techniquement à l’aise», a résumé le Zurichois. «L’intelligence de jeu et la vitesse sont primordiales dans le football actuel. Mais la volonté est également un élément important. Un joueur moins doué mais plus volontaire a plus de chances de percer qu’un élément surdoué mais qui n’a pas le mental» a relayé Michel Decastel. 

Michel Decastel, le responsable des talents de l’Academy. Photo: Hervé Nicolet.

Un «Mini» à qui nous avons demandé de détailler son rôle au sein de l’Academy: «Je m’occupe des talents, mais je travaille aussi avec les équipes. Je dois détecter les talents et leur offrir notamment des entraînements spécifiques pour les aider à se développer. Je supervise aussi les entraînements afin d’aider les coaches à améliorer le contenu de leurs séances. Cela se fait dans le dialogue avec eux. Avec Martin, on est présent tous les jours pour encadrer le projet et les joueurs. Parfois, il m’arrive, de palier une absence d’un coach et d’organiser une séance d’entraînement à sa place. On discute aussi beaucoup avec les joueurs. Par exemple, hier (ndlr: l’interview a eu lieu le samedi 27 février), on a pris un moment pour discuter avec Pedro Teixeira. On lui a donné des conseils pour l’aider à se relancer, à reprendre confiance. On amène cet aspect professionnel, notre expérience. Avant notre arrivée, il n’y avait pas vraiment de suivi spécifique». 

A en croire le trio Rueda-Decastel-Egger, la reprise des équipes après le désistement de la Fondation Gilbert Facchinetti a été rock n’ roll. Elle a de surcroît été compliquée par la conjoncture actuelle, à savoir tout ce qui entoure la crise de la COVID…

L’Academy s’est adaptée aux spécificités conjoncturelles

«On a donné des programmes individuels des M16 aux M21 et on les a remis dès que possible sur le terrain. Dès novembre, ils venaient s’entraîner par groupes de 5, sans vestiaire ni douche en hiver», a établi Decastel. «Avec tout ce que cela présuppose, a appuyé, Rueda, lorsque l’on s’entraîne sous la pluie ou la neige et qu’on doit ensuite retourner chez soi en transports publics pour pouvoir enfin se doucher et se changer». Bref, des conditions spartiates mais néanmoins nécessaires pour permettre aux juniors de sortir du lockdown sportif.

«On a cherché d’emblée à obtenir des résultats. Notamment avec les M16 qui étaient souvent malmenés par leurs adversaires et qui alignaient des résultats peu encourageants, des 0-6 ou 0-7. Il fallait améliorer l’état physique des joueurs. On a eu des résultats ensuite. On a gagné à Saint-Gall, on a obtenu le nul à GC. C’était important de voir une petite différence par rapport à avant, de réaliser des points, même si les résultats, c’est pas le principal, a expliqué Rueda. On a travaillé avec le préparateur physique de la 1re qui était engagé à 50% avec la formation. Avec Grégory Loeffel aussi. Mais c’est surtout l’entraîneur des M16 (ndlr: Brian Weber) qui est un professionnel de la préparation physique, qui a permis à son équipe de progresser sur ce plan». Un premier jalon de posé pour la genèse de l’Academy, en attendant que la conjoncture permette à chacun d’exploiter son potentiel, des responsables aux plus jeunes pousses du mouvement.

Interview réalisée et rédigée avec la collaboration de M.F.

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