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Endrit Morina est au Kosovo pour rebondir

Endrit Morina en action sous le maillot de Feronikeli. Crédit: Albert Sinani

Après ses déboires neuchâtelois, Endrit Morina tente de se relancer au pays de ses racines. Arrivé cet automne au FC Feronikeli, l’ancien junior de Xamax commence gentiment mais sûrement à se faire une place de choix dans la rotation de l’entraîneur Djengis Redjepi.

C’est sans tambour ni trompette que le milieu de terrain avait refermé le livre de son histoire en rouge et noir, cet été. Une fin d’aventure qui laisse un goût d’inachevé aux suiveurs qui avaient assisté à l’envol, puis à la disparition des radars du jeune Berno-Jurassien. Sous les ordres de Stéphane Henchoz, Endrit Morina avait débuté en Challenge League à 19 ans, en décembre 2020, au sein d’un Xamax en perdition. Il avait alors acquis ses galons de joueur de la première équipe et même signé un bail de deux ans et demi avec option pour une année supplémentaire, dans la foulée. Endrit Morina suscitait alors les éloges de ses coéquipiers et les convoitises des recruteurs. Alors, les blessures l’ont repoussé à l’infirmerie puis en tribunes, au gré du va-et-vient des entraîneurs, dans le contexte de chaos sportif quasi permanent de la Maladière.

Prêté au FC Bienne au printemps 2022, le Gourbachien avait passé la dernière année de son contrat en équipe réserve, sans s’attirer les grâces d’Andrea Binotto, Jeff Saibene et Uli Forte, qui avaient tour à tour pris la barre de la galère xamaxienne. Contraint de s’exiler pour poursuivre son rêve de vivre du football, Endrit Morina est allé relancer sa carrière au Kosovo, au FC Feronikeli 74, un club qui milite dans l’élite de son pays. «Le niveau est plus ou moins équivalent à celui de la Challenge League, si ce n’est que les équipes de tête pourraient batailler en Super League. Par exemple, le FC Ballkani, qui dispute également la phase de groupes de la Conference League, aurait clairement le niveau requis», détaille Endrit Morina.

Il a repoussé deux offres en provenance d’Albanie

En discussion avec deux clubs albanais, le demi défensif a finalement rejoint le club le plus central du Kosovo en septembre dernier. «J’ai refusé les offres albanaises après avoir fait cinq jours en test ici, car je me suis tout de suite senti à l’aise.» Néo-promu, le FC Feronikeli 74 évolue à Drenas, à un jet de pierre ou presque de la ville d’origine des Morina. Il pointe actuellement au septième rang d’un championnat qui compte dix équipes. «Je loge actuellement dans notre maison familiale, à Mitrovica. J’en ai pour 35 à 40 minutes de route pour me rendre à l’entraînement. J’effectue les trajets avec un coéquipier qui vient du même endroit», explique le double-national suisse-kosovar.

Au FC Feronikeli, le Bernois a d’abord dû retrouver ses marques dans un club qui avait un temps été interdit de recrutement pour des raisons administratives. Ex-international M21 kosovar, Endrit Morina n’en est pas pour autant arrivé en terrain conquis après une longue période sans compétition de haut niveau. «Le coach voulait me préserver. Il pensait que je n’étais pas prêt. Il me fait petit à petit confiance. J’ai fait cinq bonnes entrées, j’ai joué titulaire lors de l’avant-dernier match et je suis de nouveau entré en cours de jeu dimanche», rembobine le milieu de terrain.

«La dernière année a été difficile à vivre. Ce n’est pas que je ne jouais plus, mais c’est que je n’étais même pas considéré du tout.»

Endrit Morina

Dans l’effectif de Feronikeli, l’ex-Xamaxien n’est pas confiné à son rôle de joueur, il sert également d’interprète pour certains coéquipiers: «Notre gardien, Mickaël Meira est un ex-international juniors portugais qui a grandi en Corse, quant à notre attaquant Abdoul Zoungrana, il est Burkinabé. Du coup, c’est moi qui leur traduit en français les instructions. C’est bien, parce que sans cela, j’en perdrais mon français», rigole-t-il. «Avant de venir jouer ici, c’était mon albanais qui me semblait précaire… Maintenant, c’est mon français.»

Au Kosovo, Endrit Morina espère avant tout redynamiser une carrière tombée aux oubliettes sur le synthétique de la Maladière: «Il y a beaucoup de recruteurs qui suivent ce championnat. Je suis ici pour me relancer. La dernière année a été difficile, ce n’est pas que je ne jouais plus, mais c’est que je n’étais même pas considéré du tout. C’était violent. Maintenant, à moi de me relever!», étaye celui qui s’est lié avec son nouveau club jusqu’au terme de la saison, avec option pour un exercice supplémentaire.

Deux horaires de travail pour une population plus vivante

Côté cour, la vie est différente au Kosovo par rapport au rythme helvétique. «Ici, comme il y a deux horaires de travail, tu peux te promener en ville à 15h et trouver les cafés remplis de gens. C’est très vivant. La vie est clairement moins chère qu’en Suisse et si, tout à coup, tu devais avoir un petit creux à 3h du matin, pas de problème, tu vas déjà trouver quelque chose à manger. Bon ça c’est pour les gens lambda. Parce qu’évidemment que la vie d’un footballeur professionnel nécessite une certaine discipline. Il faut avoir une hygiène de vie compatible avec ce métier. Donc en gros, tu dors, tu te lèves, tu t’entraînes et tu rentres», tempère toutefois un Endrit Morina précautionneux, qui entend mettre toutes les chances de son côté afin de poursuivre son rêve.

S’il passe encore régulièrement du temps au Kosovo avec son ancien coéquipier au FC Bienne Londrit Hamidi, qui milite désormais au KF 2 Korriku, un club de Pristina, l’ancien rouge et noir a encore des contacts réguliers, par messageries interposées, avec des actuels Xamaxiens. Principalement avec Kenan Fatkic, Yoan Epitaux et Burak Alili.

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