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Promotion League

«Maintenant nous avons vu le bout du tunnel et nous pouvons aller de l’avant»

L’heure de la reprise a sonné le lundi 1er mars pour la 1re garniture d’Yverdon Sport. L’occasion de faire le point avec l’entraîneur des Verts et Blancs Jean-Michel Aeby que nous avons rencontré ce mercredi 10 mars dans les magnifiques nouveaux locaux du Stade Municipal.

Jean-Michel Aeby lors de l’interview. Photo: Gregory Bohnenstengel

Jean-Michel, comment vos joueurs et vous-même avez vécu cette longue période d’inactivité?

Au delà du sport, elle a été difficile pour tout le monde. Nous avons bien sûr été perturbés par cet arrêt soudain, même s’il était quand même prévisible au vu de la situation sanitaire. Nous pensions reprendre plus tôt que début mars, mais de mois en mois, nous voyions à chaque conférence de presse du Conseil Fédéral que ce serait encore reporté pour un moment de plus. C’est cela qui a été dur. Nous n’avions pas de visibilité. Presque personne n’a parlé du sport amateur. Il a fallu prendre son mal en patience: il n’y avait que cela à faire. Mon assistant Amar Boumilat et moi avons créé des programmes individuels, mais comme la période a été quand même longue, il a fallu à un moment donné les changer avec 2 x par semaine des exercices spécifiques au football et une 3e fois où nos hommes devaient pratiquer une autre activité (pas de ski), donc du vélo ou de la marche par exemple afin de se changer les idées. Et bien sûr aussi pour qu’ils puissent arriver au moment de la reprise dans une forme acceptable après finalement quatre mois et demi.

Et le moral lors de cette pause?

Ça a été dur surtout parce que c’était la seconde fois que ça s’arrêtait. La première était au printemps passé avec cette saison blanche qui a été une catastrophe. La seule chose positive lors de ce 2e arrêt a été que les instances de la ligue ont bien dit que le championnat était interrompu jusqu’au jour où nous pourrions reprendre et non pas arrêté définitivement pour le reste de la saison. Celui-là est arrivé et nous n’attendons plus que la date de reprise du championnat, afin de pouvoir aller au moins jusqu’à sa moitié et valider le classement. Nous verrons bien quel mode sera mis en place dans les prochains jours pour terminer la saison.

Mentalement, ce n’est pas facile de s’entraîner tout seul 3 x par semaine et de ne pas pouvoir être avec ses coéquipiers. Certains se voyaient à côté, mais à 5 au maximum bien évidemment, donc impossible de se voir tous ensemble. Et les échanges via le groupe Whats’app de l’équipe ou les visioconférences ne remplaçaient pas le fait d’être les uns avec les autres. Je tiens à remercier notre capitaine Mustafa Sejmenovic pour avoir géré cela. Ce n’était pas l’idéal, mais maintenant nous avons vu le bout du tunnel et nous pouvons aller de l’avant.

Nous n’étions pas les seuls dans cette situation. C’était pour tout le monde pareil. Le priorité est que cette pandémie cesse. Il ne faut pas oublier que beaucoup ont perdu des proches ou ont fait faillite. C’est quelque chose de nouveau, de dramatique et d’inimaginable à laquelle nous n’aurions jamais pensé. Cette période a été difficile pour les sportifs, car on ne leur a que très peu demandé leur avis. Si nous donnions notre avis en exprimant notre frustration de ne pas pouvoir exercer notre passion, nous nous faisions passer pour des égoïstes.

Il faut aussi remercier notre président, car nous avons toujours reçu le 100% de nos salaires. Lui et les autres dirigeants ont aussi souffert de cet arrêt. Ça n’a pas été facile pour eux de gérer cette situation avec tous les problèmes, surtout au niveau financier, que cela a impliqué.

Les Yverdonnois ont pu regoûter aux joies de l’entraînement. Photo: Gregory Bohnenstengel

Dans quel état physique étaient vos joueurs lors de la reprise des entraînements?

Grâce au programme proposé durant l’arrêt, ils étaient encore bien en forme. J’ai pu le voir au niveau physiologique, car ils étaient proches de leur poids de forme et que même si leur condition physique n’était pas optimale, elle était quand même bonne. Le seul problème est qu’avec les spécificités des sports collectifs, il y a des exercices qui ne peuvent être faits que lors des entraînements et non pas tout seul et, logiquement, c’est ce qu’il leur manquait.

Comment s’est passé ce retour sur le terrain?

Je pensais que nous pourrions nous entraîner normalement dès le 1er mars. Or, nous devions attendre le feu vert des autorités cantonales. Elles attendaient que Swiss Olympic leur transmette la liste des équipes semi-professionnelles et le concept de protection pour le donner. Et elles l’ont fait le jeudi matin. Ce qui fait que durant la 1re semaine, nous nous sommes entraînés à 15, sans contact, comme toutes les équipes amateurs doivent le faire. Nous avons repris nos bonnes vieilles habitudes ce lundi 8 mars.

Même si le 1er jour il y avait ces fameuses règles à respecter, c’était quand même agréable de se rencontrer et de tous se revoir après une si longue séparation, car au niveau social rien ne vaut que d’être tous ensemble .

Le gardien Kevin Martin à l’oeuvre. Photo: Gregory Bohnenstengel

Comment va se dérouler la suite?

La préparation va être très courte, car on peut s’imaginer que le championnat va reprendre le 31 mars. Et avec une première semaine d’entraînement sans contacts, il va n’en rester que trois avant le jour-J. Il faudra amener le groupe dans les meilleures conditions possibles à ce moment là. Ensuite, il va falloir aller jusqu’à la fin avec un maximum de joueurs valides. Je devrai faire tourner mon effectif, c’est évident. Et la plus grande profondeur de mon banc va être aussi un avantage, même si nos adversaires ont aussi la possibilité de varier leur onze initial, surtout ceux qui ont des ambitions.

Les premières rencontres qui seront probablement fixées seront celles qui avaient été renvoyées avant l’arrêt en octobre. Certaines équipes ont disputé 12 rencontres et d’autres moins, comme Bellinzone qui n’a joué que 9 fois.

Il faut que l’on recommence pour voir où on en est. Il n’y a que trois équipes qui ont demandé la licence pour jouer en Challenge League (Etoile Carouge, Rapperswil et nous-mêmes). On verra bien. On va attendre. On pourra dèjà mieux se positionner lorsque l’on connaîtra les dates du championnat et son modus.

Il va falloir disputer ces matchs. Il y aura la pression qui existe de toute façon depuis l’été passé. Elle fait partie du sport d’élite. Nous sommes les favoris et nous devons continuer à le prouver. J’ai confiance en mes hommes. Nous devons rapidement nous remettre en mode compétition et disputer ces matchs. Et voir ce que nous sommes capables de fournir. Le projet du club est de s’installer de manière durable chez les professionnels. Cela attire les entraîneurs et les joueurs. Et nous ne devons donc pas décevoir nos dirigeants.

La reprise des exercices habituels ont été autorisés pour les semi-pros, dont ceux d’Yverdon-Sport. Photo: Gregory Bohnenstengel

Finalement, est-ce qu’il y a eu des changements dans votre effectif?

Il n’y en a eu aucun. Je tiens à féliciter mes joueurs, car comme le football professionnel a pu poursuivre normalement, certains ont été approchés par des clubs de Challenge League où ils auraient eu l’avantage de pouvoir continuer à jouer, mais aucun n’a accepté et ils ont tous décidé de poursuivre l’aventure dans la cité thermale. Ils sont à fond dans notre projet, afin de pouvoir poursuivre et atteindre les objectifs fixés en début de saison.

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