Sergio Cortelezzi a empilé ses 9e et 10e pions de la saison de Promotion League, mercredi lors de la rencontre aisément remportée 7-1 par Yverdon Sport, contre le FC Köniz.
Face à des banlieusards bernois à la traine cet automne, l’attaquant uruguayen a fait preuve d’une belle efficacité. Son rayonnement a dissipé les minuscules nuages qui s’étaient formés au-dessus du Stade Municipal, après deux matches nuls concédés face aux autres cadors de la Ligue. Il a aussi permis à son équipe de reprendre les bons rails et de préparer idéalement le derby de samedi contre Bavois.
Une période compliquée
Arrivé dans la Cité thermale l’hiver dernier en provenance de Bellinzone, celui qui s’était fait connaître en Suisse sous le maillot de Lugano, puis dans la région sous celui du FC Le Mont, a traversé un bout de désert avant de pouvoir à nouveau s’épanouir sur les terrains. « Il a connu un moment très difficile ce printemps avec les problématiques liées au COVID-19. Sa maman vit en Uruguay et cette situation l’a passablement affecté. Quand on a recommencé à rependre le chemin de l’entraînement, il lui a fallu un bon mois pour réussir à se remettre dans le jus. Et maintenant on s’aperçoit qu’il a de la qualité, que c’est un joueur qui vient d’en-dessus », situe Serge Duperret, grand artisan de la venue du buteur dans le Nord vaudois.
Car c’est bien à l’ancien patron du FC Le Mont, que l’on doit le retour de Sergio Cortelezzi en Suisse romande. « On avait déjà essayé de le faire venir durant l’été 2019, mais le deal n’avait finalement pas abouti », explique le directeur sportif des Verts. La bonne entente entre les deux hommes – l’attaquant a même logé chez les Dupperet par le passé – a permis à YS de s’assurer les services d’un goaleador aux qualités hors normes pour la 3e division helvétique. Un atout considérable dans la manche du coach Jean-Michel Aeby.
Aeby ne boude pas sa chance
Le technicien genevois est parfaitement conscient de la chance qu’il a de disposer d’un tel élément dans son effectif: « On voit que c’est un vrai professionnel. Le football est son métier. C’est agréable de pouvoir travailler avec un joueur de ce calibre-là, comme ça l’est de travailler avec toute l’équipe. Avec 10 buts en 9 matches il est très performant mais pas seulement. Il est aussi très important pour le collectif, il fait jouer les autres. Il a cette capacité à anticiper les centres, ce flair hors-normes. Aujourd’hui ce n’est pas facile d’obtenir ce genre de joueur avec ces qualités-là. Cette façon de faire, d’appuyer sur le clou, il a dû la travailler en étant plus jeune, dans son pays. »
Quant au joueur, il n’aime pas trop tirer la couverture à lui et préfère que les projecteurs illuminent un groupe à l’état d’esprit qui lui permet d’exploser: « J’explique ma bonne forme actuelle par la confiance que j’ai en l’équipe et en le staff technique et la complicité qui entoure nos relations. Ma relation avec Serge est très bonne. On se connait depuis le Mont. La période du COVID a été difficile à vivre pour moi, mais maintenant c’est passé. A Yverdon, on m’a fait confiance, malgré ce moment que j’ai eu de la peine à vivre. Je suis revenu à mon meilleur niveau. J’espère que ça va continuer de bien tourner pour moi, et que je serai toujours l’option n°1. Mais le championnat est encore long. Et il faut systématiquement redoubler d’efforts. » Des mots qui trahissent merveilleusement le professionnalisme mais également le bonheur du bonhomme.
Ces qualités, humaines, professionnelles et techniques vont forcément attirer les regards de clubs plus cotés qu’YS. Pas de quoi inquiéter particulièrement Jean-Michel Aeby: « Si ce joueur est là aujourd’hui, c’est qu’il a la volonté de retrouver la Football League avec Yverdon. On est là pour avoir la meilleure équipe possible et les joueurs qui brillent… Tant mieux pour eux. Dans notre configuration actuelle, il nous apporte beaucoup. Après, vous savez comment ça se passe dans le football aujourd’hui. Il y a peut-être des gens qui se déplacent à Yverdon et qui regardent nos joueurs. Mais c’est une fierté aussi… Ca veut dire qu’on est sur le bon chemin ».
Des ambitions communes
Fort de sa grande expérience en tant que dirigeant, Serge Duperret ne se formalise pas non plus trop des convoitises que pourraient susciter l’excellente forme de Sergio Cortelezzi: « Je suis très heureux d’avoir pu le relancer à Yverdon. Je suis conscient que pour lui, en tant que professionnel, ce qui est important, c’est de pouvoir jouer plus haut la saison prochaine. » Et cela tombe bien, puisque c’est justement l’ambition affichée clairement par YS et que Sergio Cortelezzi, de son propre aveu, se plait beaucoup sur les rives du lac de Neuchâtel.
La route qui mène en Challenge League est encore longue et semée d’embûches. La première d’entre elles s’appelle Bavois, une équipe coachée depuis dix ans par un artificier qui avait fait les beaux jours d’Yverdon Sport, à l’époque: Bekim Uka. L’ancien renard des surfaces aura-t-il trouvé le plan pour limiter l’impact d’un Sergio Cortelezzi en mode superhéros? Réponse samedi soir, sur le coup des 18h50.
Télégramme:
Yverdon Sport – FC Köniz 7-1 (3-0)
Buts: 10e Danner 1-0. 17e Cortelezzi 2-0. 40e Eleouet 3-0. 47e Cortelezzi 4-0. 67e Bunjaku 5-0. 71e Bunjaku 6-0. 87e Kasai 6-1. 90e+2′ Alic 7-1.
Yverdon-Sport: Martin; Danner, Le Neün, De Pierro, Le Pogam; Kabacalman (70e Alic), Lusuena (54e Tokam); Eleouet (70e Morelli), Fargues, Mobulu (65e Zeneli); Cortelezzi (54e Bunjaku). Entraîneur: Aeby.
Köniz: Kilchhofer; Stauffiger, Dzeljadini, Rizzo, Sadiki, Wyss; Acosta (77e Andrejevic), Naili (84e Bühler), Budakova (65e Gerber); Lokaj (65e Kasai), Bahlouli (70e Mejdi). Entraîneur: Rudolf
Avertissements: 59e Stauffiger, 74e Sadiki, 76e Naili.
