Xamax stoppe enfin l’hémorragie et se trouve un patron

Ouf! Les Neuchâtelois ont enfin été récompensés de leurs efforts et ont du même coup mis un terme, avec panache, à leur série noire de neuf défaites consécutives. Ils ont dans la foulée remis l’encombrante lanterne rouge à Chiasso. Toujours ça de pris avant les Fêtes.

Un ingrédient a-t-il eu plus d’importance qu’un autre dans le redressement xamaxien, ou s’agit-il simplement d’une accumulation de petites choses qui ont permis aux rouge et noir d’enfin redresser le cap de leur galère en perdition?

Redoux, invectives, présence du futur boss et feu d’artifices

Etait-ce le redoux ambiant qui avait investi les coursives de la Maladière qui aidé les Neuchâtelois à s’épanouir? Etait-ce la banderole déployée par les fans indiquant que le 12e homme n’était pas très loin, soufflant de manière sous-jacente l’air chaud du vent du boulet, qui a vivifié les hommes de Rueda? Etait-ce encore la présence d’Andrea Binotto, son futur coach, en secteur A qui a galvanisé la troupe locale? On ne le saura jamais.

Après s’être doublement fait tiré les oreilles vendredi dernier, par le président Collet à Lausanne, puis à la descente du car par leurs plus fervents supporters, les Xamaxiens ont repris leur destin en mains avec conviction et abnégation, mardi.

Le feu d’artifices tiré par les ultras, derrière le secteur C au coup d’envoi a peut-être eu quelque chose d’annonciateur en cette fin de période de l’Avent, mais toujours est-il que les Neuchâtelois ont abordé la rencontre le couteau entre les dents.

La logique enfin respectée et récompensée

Disposés dans un 4-1-4-1 coulissant en 4-3-3 lorsqu’ils se lançaient à l’abordage, les hommes de Rueda ont montré un visage séduisant dès l’entame de la rencontre.

Ils ont logiquement pris l’avantage en fin de première mi-temps. «Enfin! P*t**n!», s’exclamera Jeff Collet, une fois le clairon de la libération sonné par Parapar. Le soulagement n’était alors pas que présidentiel et c’était comme si la chape de plomb qui pesait depuis trop longtemps sur la troupe de la Maladière venait de se volatiliser.

Contrairement à leurs vilaines habitudes, les Neuchâtelois avaient enfin pris l’avantage dans une rencontre. Ils avaient enfin concrétisé leur domination également. Il ne leur restait dès lors plus qu’à tenir leur maigre avantage, cultivant au passage la fébrile flamme de l’espoir qui soudainement les animait pour en faire un feu de joie et de certitudes au coup de sifflet final.

Suivez le guide!

Pour cela, il fallait être fort, sur le terrain, mais aussi et surtout dans les têtes. Et comme dans toute procession, il fallait pouvoir se reposer sur les épaules et l’aura d’un guide spirituel. Il a, cette fois-ci, revêtu le maillot floqué du n° 13.

Dans presque tous les bons coups, Migjen Basha a affirmé son autorité dans toutes les phases de jeu, mardi. Agressive à souhait, la sentinelle a démonté les schémas visiteurs sur le plan défensif et distribué le jeu offensivement. Affichant dans son camp une détermination et un zèle sans pareil pour harceler l’avant-garde de Winterthour, récupérant au passage un nombre incalculable de ballons, le Lausannois a également lancé depuis ses bases arrières, de nombreux raids neuchâtelois.

Photos: Leo Duperrex.

Deux actions, une dans chaque sens du jeu, témoignent de l’apport précieux du frère de Vullnet. Tout d’abord, son sauvetage in extremis devant Volkart (64e) a évité à Xamax de replonger dans l’océan de doutes qu’il venait de quitter. Ensuite, sa formidable ouverture laser pour Nuzzolo (78e) a permis à l’artificier biennois de sceller le sort de la rencontre.

Un leader nommé Migjen Basha

On a souvent reproché, ces derniers mois, l’absence de patrons au sein de l’effectif neuchâtelois, où les anciens paraissaient tantôt émoussés, tantôt désespérés voire désespérants, et où les jeunes n’ont pas encore le calibre, ni le vécu pour imposer leur autorité.

C’est au plus fort du combat que naissent les héros. Et mardi, Basha a endossé le costume du superhéros. Absolument irréprochable en matière d’engagement, il l’a également été au niveau technique. Auteur d’une prestation XXL, le demi défensif s’est imposé par les actes et par la voix comme le leader incontestable d’un Xamax retrouvé. Gageons que cela n’aura évidemment pas échappé à l’oeil averti du Dr Andrea Binotto.

Télégramme:

Neuchâtel Xamax FCS – FC Winterthour 2-0 (1-0)

Maladière. Huis-clos. Arbitre: M. von Mandach.

Buts: 42e Parapar 1-0. 78e Nuzzolo 2-0.

Xamax: Walthert; Ouattara, Kaiser, Gomes, Kempter; Basha; Parapar (66e Teixeira), Dominguez (73e Saiz), Mveng (66e Morina), Nuzzolo (93e Morgado); Mafouta (93e Dugourd).

Winterthour: Marzino; Gantenbein (71e Hammer), Baak (71e Isik), Kamberi, Wittwer; Volkart (76e Emeghara), Alves, Arnold, Lekaj (66e Omerovic); Mahamid (66e Di Nucci), Buess.

Notes: Xamax sans Pasche, Epitaux, Frick, Corbaz, Mbock (blessés), Farine, Rodriguez, Tia, B. Roth, Hummel et Djuric (non convoqués). Winterthour sans Spiegel, Schüpbach, J. Roth, Ramizi, Gonçalves, Costinha, Ltaief, Rama, Pauli, Callà (blessés) et Pepsi (suspendu).

Avertissements: 32e Dominguez, 49e Basha, 80e Omerovic,

Fil de match:

Après une première escarmouche de Basha (2e) et une réplique d’Alves nécessitant l’intervention de Kaiser pour écarter le danger (10e), Mafouta a semé une première fois l’émoi dans les rangs zurichois à la 21e. De la tête, à la conclusion d’une triangulation initiée par Dominguez et relayée par Basha, le Centrafricain a forcé Marzino à la parade.

Excentré, Mafouta remettait le couvert à la 23e, mais son tir finissait dans le petit filet. A la demi-heure, Gomes se sacrifiait sur une bombe de Volkart sur un deuxième ballon, après un corner zurichois.

Nuzzolo se signalait à la 38e, mais Mahamid contrait la frappe du vétéran neuchâtelois. Trois minutes plus tard, Ouattara centrait depuis la droite et trouvait la tête de Parapar, qui croisait bien son envoi: imparable pour Marzino (1-0).

A la 57e, une faute de Parapar sur Wittwer à l’orée des 16 m permettait à Alves de botter un coup franc qui terminait sa course dans le petit filet, au premier poteau.

A la 64e Mahamid servait Volkart au cordeau mais Basha, parvenait in extremis à dévier l’envoi de l’attaquant zurichois en corner. Sur un centre-tir du même Volkart venu cette fois-ci de l’autre côté, Walthert préservait sa cage inviolée des poings, quatre minutes plus tard.

Entré peu avant, Morina se signalait déjà à la 71e. Profitant d’une mauvaise relance de Winterthour, le jeune Jurassien-Bernois forçait Marzino à la parade. Sur l’action suivante, Nuzzolo manquait le cadre des 18 m. Deux minutes plus tard, Mafouta servait idéalement le Biennois, qui s’emmêlait les pinceaux.

A la 78e, Nuzzolo retrouvait son efficacité sur une splendide ouverture de Basha depuis le camp xamaxien. Le n° 14 alignait deux crochets pour mettre deux adversaires dans le vent puis réglait l’addition d’une frappe imparable (2-0).

A la 83e, Omerovic armait une lourde frappe des 18 m. Son tir passait juste à côté de la cage défendue par Walthert. A la 88e Saiz rendait la pareille au Zurichois. A la réception d’un corner, le Neuchâtelois forçait Marzino à une dernière parade compliquée.