Habituel ténor de la 2e Ligue neuchâteloise, le FC Béroche-Gorgier a vu, plus que quiconque, son début de saison perturbé par la pandémie. La Coronavirus a mis à mal les plans bérochaux.
Passé entre les gouttes sur le plan personnel, le coach Florian Simonin a tiré le bilan de cette première partie chaotique de championnat. Interview.
Florian, impossible de ne pas évoquer la Coronavirus lorsqu’on jette un oeil dans le rétroviseur de cette deuxième moitié de 2020…
Oui… Et c’est tellement dur à digérer au vu des efforts que nous avons fournis sur le plan sanitaire. Les mesures que nous nous sommes imposées étaient drastiques, plus strictes que ce qui était préconisé. Les gars venaient au terrain changés et repartaient aussitôt après l’entraînement. Les accès au vestiaire étaient interdits… Et pourtant… On a eu droit à deux quarantaines et plusieurs infections dans l’effectif et l’encadrement. C’est incompréhensible… Et ça a clairement eu un impact négatif sur nos performances.
Le COVID expliquerait donc en partie certaines de vos contre-performances?
Si on analyse froidement, il y a deux matches où l’on passe complètement à côté de notre affaire… Contre Fleurier (ndlr: 1-3) et contre Le Locle II (ndlr: 1-2). Et juste après ces deux rencontres, nous étions touchés de plein fouet par le COVID et placés en quarantaine.
Il y a aussi une troisième défaite, sans appel celle-ci, contre Coffrane (ndlr: 0-3) qui vous avait clairement étouffés…
C’est juste. Là aussi, sans chercher de fausse excuse, les circonstances nous ont été défavorables. On a terminé notre quarantaine et pu s’entraîner la veille du match, après notre pause forcée. On n’avait qu’un entraînement dans les jambes avant d’affronter les Vaudruziens.
Reste qu’il faut bien admettre que Coffrane est un cran au-dessus dans cette ligue et dispose d’individualités capables de décider du sort d’une rencontre comme nulle autre équipe. Cette formation possède dans chaque ligne un joueur qui a clairement le niveau de 2e inter, voire même mieux.
Ceci dit, sur un match, si nous sommes en pleine bourre, je suis convaincu qu’on est capables de réaliser un exploit contre cette formation.
On prend la balle au rebond… On a justement l’impression que votre équipe est capable du meilleur… Comme du pire…
C’est exactement ça, quand on est bien, on est vraiment bien, et lorsqu’on est mal, on l’est vraiment aussi.
Vous êtes actuellement au sixième rang. Mais on le sait le classement est particulièrement boiteux puisque des équipes ont deux matches en moins que d’autres et que derrière Coffrane, tout est très serré. Si on se livre à une projection plus pertinente et qu’on se base sur le classement des points par match, Béroche-Gorgier est troisième, avec 1,714 point par rencontre. On est donc virtuellement dans le tir, par rapport à vos objectifs d’avant-saison, à savoir le podium en championnat et le sacre en Coupe neuchâteloise où vous êtes toujours en course, au stade des quarts de finale…
Oui effectivement. Le comité nous a donné deux objectifs au niveau sportif. Le podium en championnat et, la finale en Coupe. Personnellement, j’aime bien encore rajouter des exigences et je vous avais parlé de doublé Coupe-championnat en avant-saison…
| Classement de 2e Ligue NE aux points par match | ||
| 1. Coffrane | 3 | |
| 2. Bôle | 2,125 | |
| 3. Béroche-Gorgier | 1,714 | |
| 4. Boudry | 1,625 | |
| 5. Audax | 1,555 | |
| 6. Saint-Imier | 1,5 | |
| 7. Le Locle II | 1,444 | |
| 8. Fleurier | 1,333 | |
| 9. Marin-Sports | 1,25 | |
| 10. La Chaux-de-Fonds II | 0,778 | |
| 11. United Milvignes | 0,75 | |
| 12. Etoile Sporting | 0.285 |
Ce très ambitieux objectif est-il encore dans vos cordes?
Le tirage en Coupe nous a été, jusqu’ici plutôt favorable (ndlr: le FCBG est systématiquement tombé contre des adversaires de ligues inférieures). Il faudra évidemment jouer notre match contre Les Bois et ça ne sera certainement pas une sinécure. Mais après, si on atteint le dernier carré, tout est possible.
En championnat, comme je l’ai dit, Coffrane dispose de moyens sans pareil dans notre Ligue. Mais aussi puissante soit-elle, la machine vaudruzienne n’est pas à l’abri d’une baisse de régime et pourrait, elle aussi, connaître des coups du sort comme nous en avons connu cet automne. Les incertitudes sont nombreuses… Alors pour moi, tout reste envisageable…
Après, il faut être réaliste, le club n’a pas l’ambition de monter en 2e inter. Il n’en a de toute manière pas les moyens.
Disons qu’à Béroche-Gorgier, une promotion serait un sacré cadeau empoisonné, si l’on s’en réfère à la politique mise en place…
Oui, la moitié de l’équipe arrêterait sans doute, peu encline à se plier aux exigences de la catégorie supérieure. Et l’identité régionale, revendiquée et assumée par le club ne tiendrait plus. Il faudrait trouver un gros sponsor, histoire de pouvoir attirer des joueurs extérieurs…
Photos: Hervé Nicolet/Leo Duperrex.
Parlons-en de cette politique «identitaire». Votre comité vous a aussi fixé un objectif, au niveau de l’effectif…
Oui, il nous (ndlr: à son adjoint Gian Tortella et à lui-même) a été demandé de veiller à l’intégration des jeunes. A la Béroche, on surfe sur le succès d’une génération dorée mais vieillissante, celle des deux épopées en Coupe de Suisse. Ces dernières saisons, plusieurs jeunes n’ont pas réussi à intégrer l’équipe première et à se faire une place dans le groupe.
Cet automne, les juniors inter A Loël Zwietnig (ndlr: 2002) et Jonathan Fragnière (ndlr: 2001) ont pleinement réussi à s’intégrer. C’est la satisfaction n°1 de ce début de saison. Ils ont démontré qu’ils méritaient de faire partie de l’équipe et s’y sont fait leur place sans rien devoir à personne. Par rapport à certains de leurs prédécesseurs qui n’avaient pas réussi ce coup de force malgré un niveau footballistique indéniable, – je pense à des gars comme Florian Peiris ou Hugo Gomes, par exemple (ndlr: contingentés avec la « une » de Béroche-Gorgier, la saison passée) -, ils ont, il est vrai, la chance d’avoir des gabarits intéressants et une maturité dans le jeu qui leur permettent de s’imposer au niveau de la 2e Ligue.
Malgré cette politique «identitaire» vous avez quand même recruté certains joueurs un peu plus loin à la ronde que d’habitude l’été dernier… Qu’en est-il de leur intégration?
Aldo Perricone et Marco Gallati se sont vite imposés et fondus dans le groupe. C’est plus compliqué pour Dylan Varela et Jerson André. Ils sont plus jeunes et ils ont un talent certain, mais ils se montrent trop irréguliers, trop brouillons.
Doit-on s’attendre à des mouvements dans l’effectif, pour la reprise?
Je ne pense pas, mais bon, c’est compliqué de se projeter. On aimerait bien que l’ANF emboîte le pas de l’ACVF et publie un calendrier avec une date de reprise. Cela permettrait à tout le monde de se positionner et surtout ça nous permettrait de pouvoir adapter notre préparation. Si on va en finale en Coupe et que la saison se joue dans son intégralité, on aura 18 matches à disputer avant l’été… Il faudra éviter les grosses blessures musculaires, un registre dans lequel on a déjà suffisamment donné par le passé. Certains joueurs, plus particulièrement certains anciens, devront également comprendre le principe du tournus et de la gestion des cadres.
Actuellement, on propose à nos joueurs des séquences de musculation via Zoom, pour habituer le corps et pour garder la musculature sous tension. Mais ce serait vraiment bien qu’on sorte du flou et qu’on sache si on a six, huit ou dix semaines de préparation avant la reprise…
Revenons-en à l’effectif. Pourrez-vous encore tabler sur Tiziano Sorrenti, qui a commencé son nouveau job de directeur général à Neuchâtel Xamax FCS?
C’est une question en suspens. Tout dépendra de sa charge de travail. Et actuellement, elle est énorme.
