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2e Ligue VD

Champvent s’en mordra les doigts

Face à la «deux» nyonnaise, les gars de Renato Rocha auraient dû boucler l’affaire, le temps de gérer une fin de partie qui devait être tout sauf mouvementée. A la place, il faudra se reconstruire un mental, panser la plaie du match perdu 1-2 et ses blessures, à l’aube d’échéances capitales.

Mardi soir, 21h29 au terrain du Battoir, Champvent mène 1-0 depuis les prémices du match, seigneurial, R.A.S ou presque pour l’arrière-garde centrale Turan-Hartmann, ça suinte la sérénité, comme le weekend dernier à Champagne Kevin Chouet gère les allées et venues paisiblement, il joue davantage à relancer avec ses pieds qu’à intervenir avec les mains. Champvent est encore bien en place, l’organisation est signée Renato Rocha, sûre, efficace, rien ne passe et tout est filtré.

Dans les travées pourtant, on prévoit la saynète, au pire anticipe-t-on le guet-apens, le panneau d’affichage montre la 77e minute: «faudrait quand même marquer le deuxième, histoire d’être à l’abri», entend-on.

Douloureuse prémonition

Car dès lors, patatras, tout s’enchaîne. En défense on passe de la chaise longue à la ramasse. En 15 minutes on passe de la tête du classement à se prendre la tête entre les mains.

Première escarmouche: Axel Poncet, métronome au milieu, sort blessé (contracture). Quelques encablures plus tard, Mirza Pipic tente une astucieuse balle en profondeur, qui avait tout du poids du 2-0, mais seulement avec des si. A la place c’est une contre-attaque, un long ballon par-dessus la défense, 1-1. Nyon II revient de nulle part, lui qui s’était contenté de quelques rares éclairs (très souvent par Shayan Maroufi), toujours avec cette tendance à résister, à spéculer sur quelque chose dont le contenu semblait même lui échapper.

Mais dès lors, le légendaire momentum changea de camp

Champvent poussa pourtant, nerveusement peut-être, et Renato Rocha sembla flairer le mauvais coup, il cria dès lors: «ne subissons pas les gars, levez la tête!». Albino Bencivenga se retrouve ensuite presque en position idéale quoiqu’excentrée, mais son centre-tir était non seulement dévié hors de la cage nyonnaise, mais le rebond prenait la tangente en direction son propre but, trois coups de botte plus loin c’était 1-2, la messe était dite, merci Messieurs-Dames, Kevin Chouet ne pouvait que baisser la tête et regarder ses pieds.

«Perdre comme ça, c’est moche, c’est terrible», lançait Rafael Fiorèse, à chaud. Tout aussi bouillonnant, Alexandre Perret admettait: «on doit mettre le 2-0 bien avant, c’est pas possible». Robin Chabod tempérait un peu plus tard et posément: «Le coach nous avait bien dit, avant le match, qu’on n’était encore arrivés à rien. Que notre attitude devait rester irréprochable, 90 minutes durant. Avec 3 matches et 7 points on était bien. Avec 10 on aurait été en course pour la tête. A la place on se retrouve la queue entre les jambes, avec des blessés et une défaite à digérer.»

Dans les têtes on se remémore les frappes de Bencivenga (64e), de Porchet (73e) ou ce corner dont l’issue aurait pu plier le match (75e). Et puis on se souvient qu’en plus de la mésaventure comptable, Champvent devra certainement faire sans Axel Poncet et Hoberth Manzambi, ce dernier s’étant sérieusement blessé au doigt quelques minutes après son entrée.

Autant d’aléas qui font du foot un sport si pernicieux. Mais des aléas qui doivent permettre de dévoiler le caractère d’une équipe. Depuis le début de la saison, Champvent a toujours montré une organisation efficace, et une résilience à toute épreuve. Désormais, c’est son contingent tout entier qui devra montrer sa force.

Télégramme:

Champvent – Stade Nyonnais II 1-2 (1-0)

Terrain du Battoir, Champvent, 100 spectateurs.

Arbitrage: M. Antunes.

Buts: 4e Bouzoba 1-0, 78e Makolli 1-1, 87e Adhanom 1-2.

FC Champvent: Chouet; Da Costa, Fiorèse, Torun, Hartmann, Ciafalone; Pipic, Poncet, Bouzoba, Fiorèse, Porchet, Bencivenga. Sont entrés en jeu: M.Chabod, R.Chabod, Fauvergue, Perret, Manzambi. Entraîneur: Renato Rocha

FC Stade Nyonnais II: Kouassi; Azizkhodjaev, Strohbach, Selmani, Seydoux; Pinto, Morin, Shilanabad, Adhanom, Cocaj; Makolli. Sont entrés en jeu: Mayambu, Fernandes, Osih, Moreira. Entraîneur: Rui Alberto Lopes

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