Champagne-Champvent, derby en devenir

Champagne-Champvent, c’est un derby.  Pas nécessairement le plus fratricide, pas le plus historique de tous, pas le plus attendu mais une rivalité quand même, celle qui peut se régler à coups d’accélérateur ou par à-coups, mais aussi par coups bas ou à coups de latte. 

Samedi à Champagne, Champvent a pris le dessus sur son voisin, dans un match qui fut la quintessence d’un derby, et il a su le faire en profitant de ses temps forts et après avoir laissé passer un orage bien menaçant. Oui, Champvent a souffert, certes Champvent a plié, bien sûr Champvent a tergiversé, mais il a fini par passer. Et s’il lui semblera logique d’avoir enfourné les trois points, Champagne, lui, y verra plutôt le verre à moitié vide, tant il tenait Champvent dans les cordes, surtout aux alentours de l’égalisation de Vladimorov (1-1, 55e).

Photos: Maxou et Marc Fragnière.

Mirza Pipic, courageux à mi-terrain, analysait ce match entre son ancien club de Champagne et son club actuel, en se focalisant sur la partie cachée de l’iceberg: «Depuis le début de la saison, notre état d’esprit nous aide à sortir des situations compliquées. Lors des deux premiers matches, nous sommes menés, mais à chaque fois on a su retourner la situation pour prendre des points. Nous sommes résilients, et il existe une forme de positivité dans ce groupe qui nous aide, en particulier lors des temps faibles.»  

Car oui, après l’ouverture du score du remuant Lucas Porchet (17^e), Champagne a fait mainmise sur les plus grosses opportunités, entre le pénalty manqué de Dos Santos (35e) et la reprise sur la transversale de Vladimorov (43e). Las d’avoir su marquer, il y eut ensuite ces quelques signes qui ne trompent pas: on se vilipende parmi, entre coéquipiers champagnoux les invectives fusent pour quelques menus détails, les gestes simples deviennent compliqués, tout ça pendant que l’adversaire fait bloc, téméraire, une solidarité tout-terrain, l’une de celle qui sait fomenter une victoire. Miza Pipic allonge sa pensée positive: «On n’a jamais paniqué. Oui, ils ont pressé, mais on est resté calmes. Surtout, nos remplaçants sont décisifs, chaque entrée amène un plus, redonne du jus et c’est dans cette concurrence positive qu’on s’émancipe. Un gars qui entre n’est pas un concurrent mais un copain pour lequel on a envie de se battre.»

A 1-1, le match aurait donc pu basculer à gauche comme à droite, et comme souvent il fallut s’en remettre à une bonne vieille balle arrêtée pour décanter le tout. Une faute de frustration de Dos Santos sur Valentin Ciafalone, à 23 mètres du but, et voilà que ledit Mirza Pipic envoie un pépin dans l’équerre de Diniz, que celui repousse miraculeusement sur la tête de l’entrant Hobarth Manzambi (65e). 1-2, messe dite, le reste se résuma en coups de boutoir (des frappes au goal) et en coups de latte (7 cartons jaunes). Axel Poncet ponctua l’empoignade par une jolie frappe croisée (1-3, 78e) les bras croisés en guise de célébration de but – clin d’œil en hommage à son club de prédilection qu’est West Ham United. West Ham n’est justement pas un club-champagne, plutôt terre à terre et sentiment d’appartenance, à l’image du FC Champvent samedi dernier.

Les hommes de Juan Gomez et de Vincenzo Negro ont bien sûr les qualités intrinsèques pour survivre dans la division, encore faut-il trouver l’osmose collective, cette sacro-sainte mayonnaise qui doit prendre. Pendant ce temps-là et en attendant Nyon mardi soir, Champvent et Renato Rocha prendront surtout les trois points. 

Télégramme:

Champagne-Champvent 1-4 (0-1)

Terrain de Sport Derrière-Ville.

Arbitrage : M. Vloric

Buts: 24e Porchet 0-1. 55e Vladimirov 1-1. 65e Manzambi 1-2. 78e Poncet 1-3. 81e Da Costa 1-4.

FC Champagne: Diniz; Nowak, K.M. Dos Santos, M.A.N Dos Santos, Di Iorio; Dinc (62e, Menana), Cornu (73e Rondez), Brahimi, Teukam (55e,Ifaso), Vladimirov (67e Lachab), Alima (55e Silveiredo). Entraîneurs: Juan Gomez et de Vincenzo Negro.

FC Champvent: Chouet, Fiorèse (46e Rochat), Torun, Hartmann, Ciafalone, Pipic, Poncet, Fauvergue (46e Bouzoba), Perret (62e Da Costa), Porchet (90e M. Chabod), Bencivenga (62e Manzambi). Entraîneur: Renato Rocha

Avertissements à Fiorèse (9e), Pipic (36e), Dos Santos (73e), Brahimi (80e), Hartmann (82e), Rondez (85e), Manzambi (90e).