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2e Ligue NE

«Il n’y a pas de logique!»

L’heure de la reprise des entraînements a enfin sonné après une longue et déprimante pause imposée par la situation sanitaire et les autorités. Nous sommes allés faire un tour à la Tène pour dresser l’état des lieux du côté du FC Marin Sport, en compagnie du coach Pascal Vallat. Interview.

Pascal, dites-nous déjà comment vous avez vécu la situation avec cette pause imposée et ce stand-by…

Mal. Il y a eu un manque pour les joueurs d’abord et pour tout le monde ensuite. Il y a aussi des peurs. Après, cette pause, c’était la bonne solution, il n’y en avait pas d’autre. Maintenant au niveau de la reprise, il y a une grande frustration par rapport aux entraînements. La pratique du football sans contacts constitue à enlever une bonne partie des choses qu’aime le footballeur. Bien sûr, il y a les exercices, mais après, on aime reproduire ce qu’on a exercé en situation de jeu, de match. Et tout cela, on ne peut pas le faire actuellement.

Au niveau de l’état d’esprit du groupe, je trouve les gars plus réceptifs, plus engagés qu’après la première coupure. On est régulièrement entre 17 et 20 à l’entraînement. Tout le monde est très content de se retrouver. Mais en tant qu’entraîneur, il y a le doute, les points d’interrogation et de la frustration. On voit que tout est à refaire. Si on prend les exercices de gainage que l’on faisait avant la pause, les gars tenaient deux minutes, et maintenant, après 30 secondes, ça lâche. Il faut travailler juste, pas pour rechercher la performance, mais pour que les gens aient du plaisir et surtout qu’ils ne se blessent pas.

Les gardiens ont été mis à contribution. Crédit: Maxime Tavel.

Avant cette reprise en groupe, aviez-vous donné une marche à suivre, un plan d’entraînement individuel à vos hommes?

Non, rien du tout. J’ai envoyé des gags sur What’s App. C’est tout. Le footballeur, il aime le ballon, le fait d’être en groupe. Si tu commences à donner des exercices de course ou de gainage à effectuer individuellement, pfff. Chacun connait les exercices à faire, alors je n’ai émis aucun contrôle. Puis, à la mi-février, j’ai demandé aux gars de commencer la course individuelle. Ils devaient s’y astreindre deux fois par semaine. Mais je n’ai pas donné de kilométrage à effectuer. Le but était de permettre au corps de redevenir performant. Ils devaient juste m’envoyer une copie d’écran comme quoi ils étaient allés courir. Je ne veux pas qu’on recherche les distances ou la performance, mais je ne veux pas non plus qu’on marche pendant 25 minutes. Il faut pouvoir y aller tranquille, respirer normalement. Si on est 2-3, on doit pouvoir discuter en courant. Là, ça fait 3-4 semaines qu’on court en groupes de 4-5, on n’a jamais dépassé les 25 minutes de course.

Outre la course, de quoi sont composés vos entraînements?

Officiellement, on a le droit à des groupes de 15, mais pour ma part, je prépare généralement quatre chantiers et chacun tourne dans les divers postes. Mais ce qui est compliqué avec les règles actuelles, c’est qu’on ne fait que des exercices. On se réinvente. On a fait des choses qu’on avait encore jamais faites depuis que je suis là. Faut innover. Ce soir (ndlr: interview réalisée le 23 mars), pour la première fois, on a fait des oppositions. J’ai bricolé un 5 contre 2 avec des distances, un temps défini, et un nombre de touches limité… Il faut se réinventer et en tant que coach c’est compliqué de parvenir à éviter la routine.

Etirements, gainage et renforcement musculaire étaient notamment au programme. Crédit: Maxime Tavel.

Votre tâche est d’autant plus complexe qu’il faut également calquer son programme sur la reprise. Or, personne ne sait aujourd’hui quand les choses sérieuses vont reprendre. Comment gérez-vous cette inconnue?

Honnêtement, je ne gère rien. Je ne tiens pas compte des dates, ni du championnat. On a vu après la première reprise, qu’il y avait deux blessés chaque semaine. La seule chose à laquelle je prête attention actuellement c’est l’intégrité physique de mes joueurs. On essaie de remettre chacun à niveau, de permettre à ceux qui reviennent de blessure de revenir. Mais une nouvelle fois, je veux amener du plaisir, pas de la performance. Si on reprend à mi-mai le championnat, je pense que s’il y a un manque physique, l’envie va le compenser.

Niveau reprise, c’est toujours la bouteille à l’encre. Trois options ont été avancées. 1. Celle de tout jouer le programme prévu en alignant les semaines anglaises. Plus on avance dans le temps, moins cette dernière ne semble possible. 2. Il y a l’idée de terminer le premier tour et de scinder les championnats en deux poules, une forte, se battant pour le titre, l’autre faible, luttant contre la relégation. 3. Simplement terminer le premier tour afin de pouvoir valider les promotions et relégations. Quelle option vous paraît la meilleure?

La première version, va logiquement tomber à l’eau. Après comme je vous ai déjà dit (ndlr: lire ici), un championnat amateurs se joue sur 22 matches pas sur 11. La saison dernière on a tout aboli, je ne comprends pas pourquoi cette année on ne peut pas le faire… Bon si on reprend notre cas, on a trois matches en retard et encore la Coupe à jouer. Peut-être que si on part sur la version avec les play-off, play-out, c’est peut-être une bonne alternative. Ca ferait grosso modo 5 matches plus les 3 en retard pour le championnat, plus la Coupe. Vu que la saison a été prolongée jusqu’en juillet, ce serait jouable. Je ne trouverais pas logique de se contenter de boucler le premier tour, si on peut parvenir à jouer plus. De toute manière, c’est plutôt le facteur temps qui va déterminer la formule. Même si on nous disait qu’on arrêtait maintenant en faisant monter le premier et descendre le dernier, je l’accepterais, mais on ne serait corrects en rien.

Pascal Vallat en action. Crédit: Maxime Tavel.

Du coup, si on vous suit, il n’y a plus qu’à invalider le championnat, ce serait la meilleure solution…

Exactement, on l’a fait l’an dernier, pourquoi est-ce qu’on ne peut pas le refaire cette année? On décide des choses sur 11 matches alors que la saison précédente on a tout abandonné. Il n’y a pas de logique. Bref, si on finit le premier tour, les classements seront validés. Or, je trouve qu’une équipe ne se juge pas sur 11 matches, mais sur 22 rencontres.

C’est surtout cruel pour celui qui descend…

Oui, surtout qu’une équipe a peut-être eu ses trois meilleurs éléments blessés au premier tour et comptait se refaire au second. Tous les clubs ne vont pas chercher des joueurs avec de l’argent. Du coup, si t’es privé de tes meilleurs joueurs, tu te retrouves doublement pénalisé. Peut-être que le dernier du premier tour termine 7e du championnat en ayant récupéré ses meilleurs éléments. La justice elle est là.

Départs et arrivées à la mi-saison: 2 départs: Ray Amadio (FC Saint-Blaise), José Moura (FC Hauterive). 3 arrivées: Jhoan et Angelo Di Lillo (United Milvignes), Patrick Navalho (FC Bevaix).

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