Parcours en dents de scie pour les protégés d’Emir Omerovic avec à la clé un 7e rang provisoire, à la fois loin et proche de la 2e place synonyme de fauteuil de finaliste, l’objectif avoué du club des bords de l’Arnon. Avec 7 points de retard et une rencontre de moins qu’Echallens II, le dauphin de l’intouchable réserve yverdonnoise, tout reste possible. Mais la lutte pour ce rang convoité sera terrible.
Le mentor champagnoux, Emir Omerovic a accepté de faire le bilan à la trêve, en répondant à nos questions. Interview.
Emir, pour commencer, pouvez-vous nous rappeler les objectifs fixés pour cette saison?
Il y en a deux. Le premier est l’introduction de juniors formés au club ou dans la région dans l’équipe, afin qu’ils acquièrent de l’expérience. Le second est, comme la saison passée, de se classer dans les deux premiers afin de disputer les finales d’ascension en 2e Ligue inter. Le but dans un proche avenir étant d’accéder à cette catégorie de jeu. Donc pourquoi pas dès cette saison.
Est-ce que vous avez pu faire jouer ces jeunes joueurs?
Oui. Et c’est ma principale source de satisfaction de cet automne. Cet objectif est atteint à 80%. Les huit jeunes faisant partie de mon contingent ont été régulièrement alignés. C’est une grande fierté. Surtout que parmi ceux-ci il y en a quatre qui sont des enfants du village (Grégory et Alexandre Cornu, Julien Kühne et Sacha Loskov).
L’autre objectif n’est pour l’instant pas atteint. Vous êtes actuellement 7e au classement. Un rang qui n’est toutefois pas très éloigné, en matière d’unités de la 2e place…
C’est vrai. Nous avons alterné le bon et le moins bon. Nous n’avons pas eu de chance lors de certaines rencontres, comme contre Stade Lausanne Ouchy II où, alors que nous menions 4 à 3, nous avons manqué un penalty et sur l’action de rupture nous avons encaissé l’égalisation. Nous avons ainsi égaré plusieurs points qui nous auraient situés actuellement plus haut au classement.
Le contingent de l’équipe a pas mal changé durant l’intersaison. Il a fallu créer des automatismes. Et il y a toujours eu pas mal d’absents pour diverses raisons. Donc, je n’ai jamais pu créer une ligne de conduite bien claire dans le style de jeu.
Et à cause de ces diverses blessures, maladies ou autres, je n’ai jamais pu aligner deux fois de suite les mêmes joueurs. Et j’ai été obligé de positionner plusieurs fois des gars à des postes qui ne sont pas les leurs habituellement.
En outre, nous avons connu pas mal d’expulsions. Il y a plusieurs raisons à ces sanctions. Certaines sont discutables. C’est vrai que les arbitres ont été peut-être sévères avec nous, mais je ne vais pas les blâmer. Je sais combien leur travail est difficile, surtout avec mes deux frères qui officient au sifflet lors des parties.
Alors qu’un tiers des parties ont été disputées, même si vous n’êtes que septièmes, vous n’êtes qu’à sept points de la place de finaliste avec un match en moins que la seconde garniture d’Echallens qui occupe actuellement ce strapontin. C’est à la fois peu et beaucoup à la fois?
Oui. Nous espérons toujours nous qualifier pour les barrages. Ça va être difficile. La lutte sera rude. Nous sommes plusieurs à vouloir les disputer. Thierrens, actuel 3e, qui s’est bien renforcé et qui désire retourner le plus vite possible au niveau supérieur (ndlr: ce club a évolué en 2e Ligue inter jusqu’en 2019) et Prilly, qui a l’habitude de terminer dans les premiers rangs seront, à mon avis, nos principaux rivaux dans cette bagarre. Quant à la 1re place, elle est inatteignable, car Yverdon II est nettement supérieur et possède une grande avance.
Photos: Hervé Nicolet.
Le FC Champagne avait la réputation d’être un club de mercenaires, engagés par la famille Cornu et employés par celle-ci dans leurs usines. Est-ce toujours le cas?
Non, ça s’est fini. C’est vrai que c’était cela il y a quelques années. Il reste encore deux ou trois joueurs qui étaient arrivés à cette époque-là dans ce but, mais même eux se sont tellement bien intégrés qu’ils ne veulent plus rentrer dans leurs pays. Les nouveaux arrivants ont été recrutés pour renforcer l’équipe pour leurs qualités et leur expérience. Et, à part Eric Mahoto qui vient d’arriver du Sud de la France et qui avait trouvé un emploi dans le Nord Vaudois, tous les joueurs formés à l’étranger sont en Suisse depuis au moins cinq ans.
Pour finir, on sait que le terrain de Derrière-Ville est indigne de la 2e ligue vaudoise, et encore plus de la 2e Ligue inter. Toutefois, le projet d’un nouveau terrain synthétique existe depuis plusieurs années. Avez-vous des nouvelles à ce sujet?
Oui. J’ai appris tout récemment que sa pose aura lieu en juin ou en juillet de l’année prochaine. Lorsque j’ai signé mon contrat, les dirigeants m’avaient dit que j’allais en profiter rapidement. Comme partout, nous savons qu’il y a pas mal d’embûches depuis le lancement d’une telle idée jusqu’à sa réalisation. Marc-André Cornu fait un énorme travail afin que les choses avancent le plus rapidement possible, mais il n’est pas le seul à décider.
C’est vrai que nos adversaires se plaignent de notre piteux terrain, car ça les pénalise. Mais nous aussi nous en sommes victimes, car nous ne pouvons pas développer un jeu agréable à voir.
En outre, cette situation et le fait que nous ne pourrons disposer de notre terrain que le 7 mars pour la reprise du championnat sont la preuve que la modernisation de nos installations devient urgente. En attendant, je suis en train de trouver des endroits où nous pourrons nous entraîner et disputer des matchs amicaux en janvier et en février, pour autant bien sûr que les autorités le permettent.
