
Samedi en fin d’après-midi, pour la venue de Marin aux Chézards, Colombier a subi une défaite (1-4) douloureuse, gênante et un peu révélatrice, selon son coach, qui regrettait les cadeaux offerts par ses joueurs. Son adversaire, lui, fait tout son possible pour ne pas avoir trop de terrain à couvrir lors du second tour et s’est logiquement imposé.
«Ça sert à quoi de faire une causerie?» Samedi, contre Marin, Enzo Raia a lâché une question lourde de sens après moins de dix minutes. Le coach de Colombier la trouvait saumâtre et ne pouvait cacher son courroux, son agacement. Il avait de quoi. Après avoir bien préparé le match, son équipe se trouvait menée de deux longueurs après à peine plus de cinq minutes, grâce à un doublé de Bryan Gashi. Le remuant no21 marinois avait réussi à berner la défense colombinoise à la 3e, en n’étant pas gêné pour repiquer vers le centre et tirer sous la transversale de Nolan Salvi, puis à la 6e, en devançant son défenseur de la tête sur un bon centre de Robin Smania. «Le début est raté, c’est le moins que l’on puisse dire!», pestait Enzo Raia. «Après quinze minutes, on a commencé à se créer des situations. Mais on a beaucoup de peine.»
«On entre dans une spirale négative, ça entame la confiance! En plus, on offre quatre buts ce soir…»
Enzo Raia, Colombier
Puis, de manière un peu surprenante, Marin a pressé sur pause, laissant l’initiative à son adversaire. «On était bien, en place, et on a un peu arrêté de jouer, on a reculé», regrettait l’entraîneur marinois, José Fraga. Et, de manière moins surprenante, Colombier a réagi. Et cette poussée a porté ses fruits après vingt minutes de jeu, sur un mauvais réflexe d’un défenseur marinois, qui a accroché Loris Pisanello dans les 16 mètres. Raul Martinez a transformé le penalty avec l’aide du poteau intérieur pour sa cinquième réussite de l’exercice.
Marin pouvait attendre
La réaction du capitaine Caryl Ramseyer et de ses coéquipiers a failli leur permettre de revenir à la hauteur de Marin juste avant la mi-temps, mais Romain Pelletier a réussi deux parades décisives après un coup franc de Guillaume Gaille dans le paquet (43e), puis a maîtrisé son sujet sur un corner dangereux (44e).
Colombier a semblé vouloir poursuivre sur sa lancée à l’attaque de la deuxième mi-temps, du moins pendant le premier quart d’heure. Un tir mal cadré de Dylan Freitas (46e), une belle frappe de Michel Morgadinho se heurtant à Pelletier (58e) et une tête trop croisée de Martinez (59e) ont illustré cette réaction et un certain manque de réalisme. «On est toujours bon dans le jeu, mais pas devant le but. Et aujourd’hui, nous étions privés de notre métronome, Dany Caetano, qui ne pouvait pas commencer», relançait Enzo Raia. «En plus, on ne s’entraîne pas assez au complet.» «Colombier n’était pas hyperdangereux», estimait José Fraga. «Et il y a eu un moment où nous pouvions attendre un peu, c’était à notre adversaire de faire les efforts. On ne peut pas dominer 90 minutes, non plus.»
Largesses défensives
Au contraire de Marin, d’une certaine manière. Après un miracle de Salvi devant Mahamat Rüst, peu après l’heure de jeu, le corner qui a suivi a permis à Zvonimir Kurt de servir un Tiago Macedo un peu seul dans la surface de réparation pour une reprise bien croisée qui a laissé l’arrière-garde colombinoise pantoise.
Leur manque d’efficacité, les joueurs d’Enzo Raia l’ont à nouveau payé dans les dix dernières minutes. A la 80e, après une belle infiltration de Caryl Ramseyer dans les 16 mètres marinois, le jeune Marlon Benoît a pu contrôler le ballon et envoyer un tir, trop mou, sur l’extérieur du poteau droit de Pelletier. Et deux minutes plus tard, après une perte de balle malheureuse de Colombier dans son camp, Zvonimir Kurt a pu partir vers le but de Salvi, résister au retour d’Alan Cossentino, éviter le plongeon du portier adverse et clore le score dans le but vide.
«Dans l’ensemble, c’est mérité, l’équipe a fait son match. Je félicite tous mes joueurs!»
José Fraga, Marin
«On entre dans une spirale négative, ça entame la confiance! En plus, on offre quatre buts ce soir…», ronchonnait encore Enzo Raia. «On ne va pas gagner des matches comme ça! Je le répète, on offre des buts, alors qu’à nous, on ne nous offre rien! Après, il faut rester positif et bosser, bosser, bosser…» «Dans l’ensemble, c’est mérité, l’équipe a fait son match. Je félicite tous mes joueurs!», savourait José Fraga. «On n’a rien lâché au niveau de l’engagement. J’ai vraiment un bon groupe.»
Malgré de bons moments, de bonnes phases de jeu, Colombier se retrouve un peu sous pression. En plus, dimanche prochain, il rendra visite à Cortaillod. Un voisin qui ne le devance que de trois points, ce qui explique la présence de son coach, José Saiz, aux Chézards. Un résultat positif permettrait de ne pas être un peu décroché. Marin, lui, accueillera Erguël.
Colombier-Marin 1-4 (1-2)
Chézards: 100 spectateurs.
Arbitre: Chady Fouine.
Buts: 3e Gashi 0-1, 6e Gashi 0-2, 21e Martinez (penalty) 1-2, 62e Macedo 1-3, 82e Kurt 1-4.
Colombier: Salvi; Rollier, Cossentino, Suriano, Morgadinho; Freitas (71e Semedo), Gaille, Caryl Ramseyer, Pisanello (60e Benoît); Martinez, Fontes (68e Hugo Raia). Entraîneur: Enzo Raia.
Marin: Pelletier; Teixeira (17e Xhafa), Guarnieri (86e Ponta), Macedo (76e Martins), Neylon; Alexis Smania (63e Saam), Jonathan Fraga; Gashi (87e Calabrese), Kurt, Robin Smania; Rüst. Entraîneur: José Fraga.
Notes: Colombier sans Chopard, Descombes, Krasauskas, Menicagli, Mokou, Yoan Ramseyer, Schwab ni Tico, tandis que Caetano, touché, est resté sur le banc. Marin sans Bettouche, Borges, Delay, Homberger, Kalamba, Legaz, Meli, Nrecaj, Petruccelli, Ramadani, Robert, Roty, Rupil ni Segessenmann. A la 80e, un tir de Marlon Benoît touche l’extérieur du poteau. Avertissements: 30e Suriano (pour avoir retenu), 67e Jonathan Fraga (jeu dur). A la 92e, Jonathan Fraga est expulsé pour un deuxième avertissement, probablement pour avoir tiré dans la balle après un coup de sifflet de l’arbitre. Corners: 4-6 (2-3).
