Colombier (Raul Martinez, au centre) et Bôle (Kevin Monnier et Christophe Tufarolo) ont eu leur lot d'émotions samedi. Photo Champi
Samedi, à 17h30, l’heure de la reprise a sonné pour dix des douze formations de deuxième ligue neuchâteloise, Communal-Boudry ayant eu lieu dimanche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Colombier et Bôle ont offert un match de plutôt bonne qualité, perturbé par une expulsion plutôt «lunaire» et conclu par un nul (1-1) somme toute logique. Avec deux très beaux buts.
Samedi, aux Chézards, peu après 17h50. On joue la 22e minute quand, de frustration, Luca Suriano lâche un sonore «Cazzo» – un peu comme on dit «Putain» en français –. L’arbitre valaisan, Alexandre Gomes, lui adresse alors un carton rouge, à la stupeur générale, Colombier devant dès lors évoluer à dix pendant au moins 70 minutes.
Pourtant, auparavant, le match avait commencé dans un bon esprit, avec beaucoup d’engagement. Colombier s’était même créé une première occasion après 40 secondes, mais le tir de Dimitri Chopard n’avait pas trouvé le cadre, avant qu’une frappe du même joueur ne heurte le poteau de Baptiste Bachmann à la 10e, l’arbitre assistant levant ensuite son drapeau pour signaler un hors-jeu sur la reprise. «Cette expulsion est inadmissible», fulminait le coach des Chézards, Enzo Raia, à l’issue de la rencontre, lui qui a vu jaune à la suite de l’action, tout comme Dany Caetano. «C’est d’autant plus regrettable que nous étions bien. Bôle est une équipe rodée, qui joue bien au foot. Il nous fallait les bousculer, les déstabiliser, mettre notre force, notre combativité.»
Photos: Champi
«Le résultat est frustrant, pas négatif. Mais à onze contre dix pendant 70 minutes, on devait gagner!» Erik Diaz, Bôle
Et même à dix, ça a marché. Bôle ne s’est créé que deux occasions en première mi-temps, Steve Duperret étant juste trop court sur un centre de Christophe Tufarolo (28e) et une première reprise de la tête d’Alan Meyer ne trouvant pas le cadre (35e). «En première période, il y avait quelques erreurs défensives et nous peinions à sortir avec le ballon», reconnaissait Erik Diaz. «Et nous avons baissé de rythme après l’expulsion…»
Le chef-d’œuvre de Raul Martinez
Colombier, lui, s’est accroché. Et a été récompensé à la 39e, grâce à un bijou de Raul Martinez. Après une interception d’un coéquipier, il a reçu le ballon dans son camp, près du rond central. Grand pont sur un défenseur bôlois, accélération pour en déposer un autre et frappe parfaitement croisée hors de portée de Bachmann depuis une vingtaine de mètres. Du travail d’artiste!
Raul Martinez a pu savourer son ouverture du score. Photo Champi
A la reprise, Bôle a un peu revu sa copie, s’est montré plus entreprenant, jouant de mieux en mieux. Après une déviation de Duperret (48e) et deux essais de Kevin Pianaro (53e et 60e), c’est logiquement que l’égalisation est tombée. En l’occurrence, à la 62e, une merveille de centre d’Eike Tänzer a trouvé la tête de Meyer, imparable pour Nolan Salvi.
Alan Meyer (au centre) égalise d’une superbe tête. Photo Champi
Poursuivant sur sa lancée, Bôle a même obtenu un penalty sept minutes plus tard, pour une faute d’Alan Cossentino sur Meyer à l’orée de la surface. Une sanction accordée par un arbitre sûr de son fait, même s’il a consulté son assistant. Voulant se faire justice, Meyer trouvé un très bon Salvi sur sa route.
«L’équipe a tenu avec beaucoup de courage, de cœur.» Enzo Raia, Colombier
Malgré deux opportunités de chaque côté, les deux voisins se sont donc quittés sur ce 1-1 qui reflète bien la physionomie du match. Un nul prometteur, même s’il reste bien sûr du boulot. «Le résultat n’est pas volé, pas scandaleux», reconnaissait Enzo Raia. «L’équipe a tenu avec beaucoup de courage, de cœur. En plus, il nous manquait Caryl Ramseyer, un gars vraiment important. Aujourd’hui, j’ai vu de très bonnes choses, mais nous allons continuer à travailler, nous avons beaucoup de pain sur la planche. Déjà jeudi, chez Communal, ce qui nous permet de nous juger.» Bôle, qui accueillera Erguël dimanche, à 11h, pourra se baser sur sa bonne deuxième mi-temps de samedi. «Pour une reprise, ça allait», estimait Erik Diaz. «Aujourd’hui, Colombier a prouvé son potentiel, sa grande volonté, Le résultat est frustrant, pas négatif. Mais à onze contre dix pendant 70 minutes, on devait gagner!»
Notes: Colombier sans Canosa, Descombes, Freitas, Krasauskas, Menicagli, Mokou, Caryl et Yoan Ramseyer, ni Semedo. Bôle sans Arthur Aloe, André, Jarod Mivelle, Müller, Oliveri ni Rizzo. Avertissements: 23e Caetano (réclamations), 25e Enzo Raia (réclamations), 43e Meyer (jeu dur), 52e Pianaro (jeu dur), 59e Pegoraro (antijeu), 69e Cossentino (jeu dur), 73e Tänzer (pour avoir retenu). Expulsion: 22e Suriano («insulte»?). A la 10e, un tir de Chopard est renvoyé par le poteau. A la 70e, Salvi retient un penalty de Meyer. Corners: 1-7 (0-4).
Marin fessé sur la pelouse de Kosova
Sur les autres terrains, le deuxième derby du Littoral a vu la victoire 3-4 de Béroche-Gorgier à Lignières. Le néopromu – pour qui Justino a réalisé un doublé – a craqué dans les arrêts de jeu, sur le deuxième but de Florian Peiris. Audax-Friul, à Saint-Imier, et Cortaillod, au Parc, se sont inclinés. Le premier a même encaissé cinq buts en deuxième mi-temps, Matthias Schiro sauvant l’honneur à la 81e (5-1). Le second a perdu 2-1, une réussite signée Amine Kerouani. A noter que Gavin Teukam, entré à la 86e, n’a passé que trois minutes sur la pelouse avant d’être expulsé. Dimanche, éliminé en Coupe neuchâteloise quatre jours avant, Boudry a obtenu sa revanche en dominant Communal au Locle (0-1).
Enfin, le carton du week-end est l’œuvre du néopromu Kosova, qui a atomisé Marin 9-0. «Franchement, Kosova a une belle équipe, il n’y a rien à dire. Les joueurs n’ont rien à faire en deuxième ligue, le club est allé chercher quelques Français. Je ne sais pas comment ils font, mais voilà, c’est comme ça», reconnaissait José Fraga, le coach marinois. «Après, nous, nous étions un petit peu à côté de notre match. C’était un peu bizarre, un peu une sensation où on jouait bien, mais à chaque fois que nous avions des pertes de balle bêtes, eux, ils couraient vite dans la transition. Nous pas. Et puis sur neuf goals, on peut dire qu’on en donne six, plus encore un goal du gardien! Je dis bien donner, c’est-à-dire « Tiens, va marquer, quoi! » C’était assez hallucinant! Dans la transition défensive, on était catastrophique, à l’ouest.»
Repartir de zéro
En plus, à Marin, il manquait aussi pas mal de monde. «J’ai dû aussi un petit peu compenser les absences avec des gars qui ne sont d’habitude pas titulaires. Si cela avait été contre une autre équipe, on aurait pu encore se dire «peut-être». Mais là, contre une formation comme Kosova, tu ne peux pas rater une passe dans l’axe ou mettre une balle trop molle, sinon, t’es mort!», concluait José Fraga. «C’est la première fois de ma vie que je ramasse neuf goals en championnat. Mais il faut bien une fois. Comme ça, on peut remettre l’église au milieu du village et repartir de zéro!»
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