Il n’y a pas eu photo dimanche matin entre le FC Bôle et le FC Saint-Blaise. Bien en place, les locaux se sont fort logiquement imposés 2-0 face à un leader en panne d’inspiration.
L’horaire du match plutôt inhabituel pour les Bôlois ne les a pas desservis contre des Saint-Blaisois habitués à batailler les dimanches en fin de matinée. La formation coachée par Bruno Rupil a rapidement pris les rênes de la rencontre pour ne jamais les lâcher. Seul un déchet consternant à la finition a retardé l’échéance de la défaite du leader.
Ainsi, si l’on excepte une percée de Memeti entre les deux centraux locaux à la 19e, qui a permis à Bachmann de montrer qu’il était bien réveillé, Saint-Blaise n’a jamais été dangereux en première période. Bôle s’est à l’inverse ménagé une demi-douzaine d’occasions franches. Mais André (mis sur orbite par Colella à la 15e) et surtout Colella (seul à la 24e et idéalement servi par André à la 27e) ont manqué le coche.
C’est finalement Pianaro, à la demi-heure de jeu, qui a offert au public le premier tir cadré de la rencontre en envoyant une mine en direction de Martial, qui a détourné le ballon en corner.
Photos: Hervé Nicolet
Une drôle de scène
Très en vue, le duo d’ailiers de Bôle a cru avoir fait la décision à la 33e lorsque le gardien saint-blaisois a repoussé une frappe d’André dans le pieds de Colella, qui a fait trembler les filets. Dans un premier temps, l’arbitre vaudois M. Bloesch – très bon au demeurant dimanche – a semblé avoir validé la réussite, s’attirant les foudres des visiteurs. Mais après discussion avec son assistant, il a fait remarquer à ce dernier qu’une déviation en position illicite avait eu lieu au début de l’action et décidé d’annuler le goal pour un hors-jeu, alors que Saint-Blaise avait déjà positionné le ballon dans le rond central et était prêt à engager.
Bôle a mis dix minutes à digérer sa frustration, puis M. Bloesch a désigné le point de penalty à la 43e, sanctionnant une sorte de coup de boule du capitaine Garcia sur Fischer. Meyer a alors pris le ballon et exécuté la sentence. Martial s’est déployé et n’a pu que repousser la balle dans les pieds de l’attaquant, qui a ouvert le score à la 45e. Un 1-0 aussi poussif que logique!
«Bôle a très bien joué tactiquement. En première mi-temps nous avons perdu des ballons dans des zones où cela ne doit pas arriver. On l’a payé cher. J’ai essayé de changer les choses à la mi-temps, mais c’était stéréotypé. On aurait pu gagner le match, mais pas en jouant bien. Bôle a été meilleur que nous. Il faut aussi savoir admettre lorsqu’on doit perdre un match» a analysé, beau joueur, Bastian Nicoud, l’entraîneur de Saint-Blaise.
Un coup de tonnerre et puis plus grand-chose
Car au retour des vestiaires, le coach des visiteurs a décidé de retenter le même coup de poker qu’en Coupe face au même adversaire en modifiant son alignement de 4-4-2 en 3-4-3 et en plaçant le grand défenseur Santana Luna en pointe. Ce brassage de lignes a failli porter un fruit immédiat, l’équerre du but bôlois renvoyant un missile d’Alan Saiz alors que la seconde période n’était vieille que d’une poignée de secondes.
Ce coup de tonnerre a eu le don de remobiliser l’armada locale. Et il a fallu toute l’abnégation du jeune Martial pour empêcher Colella, sur un centre en retrait de Meyer, de doubler la mise bôloise. Après cet avertissement sans frais pour les visiteurs, Meyer s’est chargé lui-même de concrétiser la domination des siens, semant un Ferhatovic qui avait reculé en défense avant d’aligner le gardien esseulé, au terme d’une fantastique chevauchée dans le couloir droit.
«Saint-Blaise avait déjà fêté le titre y a deux ans chez nous, ils n’allaient pas refaire la fête ici! De notre côté, on avait envie de confirmer notre belle performance et notre qualification pour la finale de la Coupe acquise contre eux. On avait pour consigne de les attendre et d’exploser rapidement vers l’avant. C’est ce qu’on a fait. Mon doublé fait plaisir, mais il récompense surtout le travail de l’équipe», a commenté l’attaquant Alan Meyer.
Un manque d’efficacité connu
«On a de la peine à marquer. On n’est pas des tueurs devant le goal. C’est un peu notre défaut depuis le début du championnat. On aurait dû en mettre au moins deux de plus pour être plus rapidement tranquilles. L’important c’était de prendre ces trois points et de montrer une belle image de nous. C’est réussi. On travaillera devant le but cette semaine à l’entraînement», a glissé, pince-sans-rire, le coach bôlois Bruno Rupil.
Ce manque d’efficacité bôlois a donné à Saint-Blaise l’occasion de semer le doute à la 67e, mais Bachmann a sauvé la baraque sur une tête pernicieuse de Santana Luna, à la réception d’un corner. Les deux équipes se sont ensuite rendu coup sur coup, sans parvenir à réduire ou alourdir la marque. On notera un tir d’Escribano bloqué par le cerbère visiteur (70e) auquel Cameroni a répondu d’un joli tir en pivot détourné en corner par Bachmann (71e). Martial a encore frustré Colella à la 82e, tandis que le portier de Champ-Rond a dit non à Natoli à la 88e.
Une fin de saison à enjeux
Malgré la défaite dominicale, le titre de champion de 2e Ligue tend plus que jamais les bras à Saint-Blaise, qui a six points d’avance sur Béroche (défait 3-0 à Cortaillod dimanche) et sept unités sur Erguël, qui compte un match en moins.
Bastian Nicoud ne se voit pas pour autant déjà champion: «Les cinq cartons écopés aujourd’hui (ndlr: dimanche) me dérangent car ils sont la conséquence d’une certaine attitude, d’un manque de sérénité. Il va falloir se remobiliser et reprendre nos habitudes de travail pour être prêts contre Communal Le Locle dans dix jours. Ces jours de pause nous feront du bien, car certains joueurs sont épuisés par la répétition des matches. Mais pour les deux dernières rencontres, je choisirai des joueurs capables de garder la tête froide et de tout donner. Je crois que certains sont inhibés par la pression et s’il y en a qui croient qu’on a déjà acquis le titre, ils se trompent lourdement. On va discuter de ça mardi (ndlr: hier) et se remettre au travail.» Histoire de ne pas tout gâcher par suffisance ou par agitation.
Quant à Bôle, c’est la Coupe neuchâteloise qui fait l’objet de toutes ses convoitises, lui qui affrontera Communal Le Locle en finale de la compétition, le 8 juin prochain. «Ce que j’ai vu lors de ce match est de bon augure. Si on veut espérer faire quelque chose en finale de la Coupe contre Communal Le Locle, il faut qu’on soit à fond physiquement et mentalement à tous les matches», s’est réjoui Bruno Rupil.
Alan Meyer a, pour sa part, rappelé que Communal, à l’instar de Saint-Blaise, est une grosse équipe et que face à ce genre d’adversaire, le FC Bôle sait se sublimer. A confirmer dans trois semaines!
Télégramme:
FC Bôle – FC Saint-Blaise 2-0 (1-0)
Champ-Rond. 100 spectateurs. Arbitre: M. Bloesch.
Buts: 45e Meyer (penalty) 1-0. 56e Meyer 2-0.
Bôle: Bachmann; Tufarolo (c) (59e J. Aloe), Fischer (73e Müller), Pegoraro, Faustmann; André, Tänzer, Pianaro, Colella; A. Aloe (55e Escribano), Meyer (84e Di Lillo). Entraîneur: Bruno Rupil.
Saint-Blaise: Martial; Homberger (46e Cameroni), Oké, Santana Luna, Engel; A. Saiz, Ferhatovic (80e Fonseca), Garcia (c/85e Alba), Amadio (75e Ferreira); Memeti, E. Saiz (60e Natoli). Entraîneur: Bastian Nicoud.
Notes: 33e but de Collela annulé pour hors-jeu après d’intenses discussions entre l’arbitre et son assistant. 46e A. Saiz tire sur l’équerre du but adverse. Avertissements: 33e Santana Luna (réclamations), 52e Cameroni (faute tactique), 52e E. Saiz (réclamations), 68e Natoli (réclamations), 76e Ferhatovic (jeu dur), 79e J. Aloe (antijeu).
