
A la fin du premier tour, vient l’heure d’un petit bilan en deuxième ligue neuchâteloise. Parmi les quatre mieux classés du Littoral, Saint-Blaise savoure son titre de champion d’automne et Boudry se plaît dans son rôle de trouble-fête, tandis que Béroche-Gorgier et Bôle sont pas mal, mais peuvent encore mieux faire.
La forteresse Saint-Blaise (1er, 10 matches 23 points)
Le champion d’automne est solide, et cette solidité paye. «Le point positif, ce sont d’abord, évidemment, les résultats, que ce soit en championnat, avec virtuellement quatre points d’avance, grâce à une fin de premier tour en boulet de canon – quatre victoires dans les quatre derniers matches – qui nous a permis de nous installer en haut, ou en Coupe neuchâteloise, où nous serons en demi-finale au printemps prochain.» Bastien Nicoud ne boude pas son plaisir à l’heure du bilan du premier tour. Mais ce n’est pas tout. En dix matches – il n’a pas pu affronter la lanterne rouge Coffrane II –, son Saint-Blaise n’a encaissé que sept buts et une seule défaite, à domicile contre Erguël (0-1). «Effectivement, la défense, c’est forcément une immense satisfaction. On est extrêmement solides, et ça fait qu’on n’a pas besoin de marquer dix buts pour gagner.»
Du coup, si les résultats suivent, l’ambiance doit être au beau fixe aux Fourches. «On est une équipe qui vit superbien ensemble, il y a une excellente ambiance, il y a beaucoup de sourires, de plaisir. Les gars s’entendent bien, dans le staff ça se passe aussi très bien», savoure Bastian Nicoud. «Sur ce premier tour, nous avons aussi réussi à retrouver beaucoup de calme, beaucoup de sérénité, ce que certains joueurs n’avaient pas forcément.»
Et puis, cette solidité, on la retrouve aussi au sein de l’effectif (24 joueurs, dont deux gardiens, ont été alignés). «Je crois que 23 joueurs ont été titulaires, que ce soit en Coupe ou en championnat», précise Bastian Nicoud. «On a vraiment pu compter sur l’ensemble du groupe, et pas seulement sur 11, 12 ou 13 joueurs. Ceux qui ont un petit peu moins joué et qui ont dû tout d’un coup suppléer un suspendu ou un blessé ont très bien fait le job.»
«On est extrêmement solides, et ça fait qu’on n’a pas besoin de marquer dix buts pour gagner.»
Bastian Nicoud, Saint-Blaise
Parmi les choses à améliorer, le coach cible trois points: la lucidité, l’efficacité et la discipline. La lucidité, en phase défensive. «Nous devons faire un petit peu moins de fautes autour de nos 16 mètres, ce qui donne des occasions à l’adversaire et nous met en difficulté.» L’efficacité, en phase offensive. «On se crée pas mal d’occases, on fait des très belles phases de jeu mais, des fois, malheureusement, on pêche un peu à la finition.» Enfin, la discipline, en termes d’engagement. «Par rapport aux cartons pour un maillot tiré ou des petites fautes un peu trop faciles. On n’a reçu aucun carton rouge, c’est bien, mais j’aimerais moins de petits jaunes qui pourraient avoir une importance à la fin, puisque c’est le fair-play qui va définir le champion ou les premières places en cas d’égalité.»
Le trublion Boudry (4e, 11 matches 20 points)
Après un départ canon (trois matches, trois victoires, zéro but encaissé), le néopromu a vraiment réalisé, dans l’ensemble, un très bon premier tour, qu’il boucle à une belle cinquième place. «Le bilan est assez positif dans l’ensemble« apprécie Celso Da Costa. «On a superbien entamé le championnat, on a joué des équipes qui se disaient un peu des ténors de deuxième ligue, qui disaient qu’elles allaient rester sur les trois ou quatre premières places. Mais on a fait des bons résultats!»
«Dans l’ensemble, on ne peut qu’être satisfaits. Je rappelle que nous sommes montés de troisième ligue la saison passée.»
Celso Da Costa, Boudry
Le coach des Buchilles a dû puiser dans l’effectif en alignant quelques jeunes ou en devant mettre certains joueurs à des postes qui n’étaient pas forcément les leurs, comme l’avant-centre Romain Bregnard en défense centrale en fin de match contre Saint-Blaise. «On a eu beaucoup de blessures – entre six et neuf par match sur les six dernières rencontres –, beaucoup de matches renvoyés, qu’on a dû jouer en très peu de temps. Quand c’est comme ça en deuxième ligue, c’est très compliqué», avoue Celso Da Costa.
Toutefois, à Boudry, on peut dire qu’on ne boude pas son plaisir et qu’on garde les pieds sur terre. «Dans l’ensemble, on ne peut qu’être satisfaits. Je rappelle que nous sommes montés de troisième ligue la saison passée», conclut le coach. «Après, on prend match après match, on fera les comptes à la fin, c’est ça qui comptera. On travaillera très fort avant la reprise pour bien nous préparer et faire mieux au deuxième tour qu’au premier!»
Béroche-Gorgier (6e, 11 matches 17 points), les montagnes russes
L’équipe du Bord du Lac ne nous avait pas habitués à ça: un départ correct (quatre matches, sept points), un milieu très compliqué (trois défaites plus une élimination en Coupe neuchâteloise) et une fin tambour battant (trois victoires et un nul). «Ce premier tour n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances ni, surtout, à la hauteur de nos qualités collectives», avoue l’entraîneur-président, Michele Marques. «Les bons résultats et les belles prestations réalisées lors des quatre derniers matches représentent un excellent point de départ pour la suite. Ils montrent que l’équipe a su relever la tête et trouver son rythme. Ces performances doivent maintenant être un moteur pour attaquer ce second tour avec confiance et détermination!»
«Ce premier tour n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances ni, surtout, à la hauteur de nos qualités collectives.»
Michele Marques, Béroche-Gorgier
Symbole d’une certaine irrégularité, Béroche-Gorgier n’a pas fait la loi à domicile. Alors que Saint-Aubin était souvent un bastion, il a fallu attendre la dixième journée pour voir son premier succès au Bord du Lac. Le bilan est d’une victoire (Bôle), deux nuls (Communal et Erguël) et trois défaites (Cortaillod, La Sagne et Saint-Blaise), pour un goal-average de 10-11. Par contre, en déplacement, c’est une autre histoire: quatre victoires (Audax, Boudry, Coffrane et Marin) pour une défaite (Le Parc) et un goal-average de 17-9. En fait, en une phrase, Michele Marques résume assez bien ce point: «On a parfois manqué de réalisme (et ce malgré les 27 buts réalisés) ou fait preuve de naïveté (quatre autogoals), et il y a eu aussi des moments où la chance ne nous a pas souri, car on a eu jusqu’à neuf blessés.»
Et le coach mise sur l’esprit de son équipe pour que Béroche-Gorgier retrouve davantage de régularité et un rang plus conforme à ses ambitions. «Ce qui est certain, c’est que le groupe a su faire preuve de caractère dans les moments les plus critiques.»
Bôle (7e, 11 matches 16 points), le chef à domicile, pas à l’extérieur
Après avoir été un moment dans la peau du leader, Bôle a un peu flanché sur la fin – trois défaites sur les quatre derniers matches, mais une victoire probante contre Erguël –, bouclant le premier tour au septième rang (16 points). Bruno Rupil y voit plusieurs facteurs. «On marque beaucoup de goals, mais on en prend aussi beaucoup. Je pense qu’on a manqué un peu de solidité défensive dans les moments-clés, on a pris des buts quand on était tranquilles dans le match. On arrive à se mettre dans la panade nous-mêmes en faisant des erreurs.»
«Tout reste serré, tout le monde peut gagner contre tout le monde. A nous d’être malins, solides, de faire le nécessaire pour tenir les matches.»
Bruno Rupil, Bôle
Comme souvent, c’est difficile pour les adversaires de venir à Champ-Rond. Seul Audax-Friul, vers la fin de la première phase, s’y est imposé 1-2, en étant mené et en ayant joué à dix. Pour le reste, quatre victoires et un goal-average de 15-1. Par contre, à l’extérieur, c’est plus compliqué: six matches, quatre points, 11-18. «Maintenant, il faut qu’on travaille fort pour faire un bon deuxième tour. On veut récupérer le maximum de points, même si ça reste très serré au classement», martèle Bruno Rupil. «Je pense qu’on a encore une bonne carte à jouer au deuxième tour. Il faut juste qu’on prenne conscience de nos faiblesses en ce moment, qu’on fasse moins de cadeaux, qu’on travaille là-dessus.»
Sans aucun doute, Bôle va faire un gros travail de préparation, physique et mentale, pour gommer sa relative irrégularité. «Après, advienne ce qu’il advienne, comme je dis toujours: «Les morts, on les compte à la fin de la guerre, pas maintenant»! Il n’y a donc pas lieu de paniquer ou je ne sais quoi», conclut le Vallonnier. «Tout reste serré, tout le monde peut gagner contre tout le monde. A nous d’être malins, solides, de faire le nécessaire pour tenir les matches. On n’est pas obligé de toujours gagner 4-0. 1-0, ça suffit aussi!»
