Derby ou choc des mal-classés, le match entre Team BB et Team Littoral a tenu toutes ses promesses en ce dimanche de Pâques, au stade des Murdines. Béroche-Bevaix, avant-dernier avec seulement 3 points, recevait son voisin de Boudry, dernier avec une unité. Les locaux l’ont emporté 2-1 et enfoncent leur adversaire du jour.
«Quand on est dans un groupe avec des équipes comme Guin, Vernier ou Fribourg, on est forcément très excité à l’idée de recevoir son voisin de quelques kilomètres à peine. La plupart des joueurs se côtoient aux cours ou au travail, donc ils attendaient ce match avec impatience. De plus nos deux situations difficiles au classement ont fait que personne ne voulait perdre», s’accordaient les entraîneurs des deux équipes quant à l’enjeu de la rencontre.
À l’échauffement on pouvait encore entendre certains adversaires se taquiner et s’envoyer quelques piques. Mais dès le coup de sifflet initial, plus d’amitié. Le derby avait commencé et la victoire serait pour celui qui en voudrait le plus. Place à un match engagé et disputé, agrémenté de duels solides et de tacles parfois bien appuyés.
Dès le coup d’envoi, ce sont les visiteurs qui se sont montrés dangereux, s’appuyant sur ses qualités individuelles. Leurs frappes malheureusement imprécises ont trop souvent manqué le cadre et leur jeu de longues passes peinait à trouver la ligne d’attaque. «On est frustré. On a la possession en première mi-temps, mais notre jeu vertical nous a posé problème. Malheureusement on ne s’est pas créé beaucoup d’occasions. On a essayé de corriger ça après la pause, et cela a mieux fonctionné. On a réussi à amener le danger devant le but adverse, mais on a raté trop de duels. Donc c’est évidemment un sentiment de frustration, mais ça fait partie du job», s’est exprimé Daniel Montes, l’entraîneur Team Littoral.
Côté Bevaix, il a fallu un bon quart d’heure pour se mettre dans la partie et enfin lancer les premières offensives. Elles ont été mal négociées au début, jusqu’à la demi-heure de jeu et l’ouverture du score de Jean Zürcher, qui envoyait le ballon au fond des filets par deux fois en l’espace de deux minutes, à la 33e et 35e. Difficile à avaler pour le capitaine du Team Littoral, qui rentrait au vestiaire dix minutes plus tard en lançant : «On est mauvais!» En seconde période, les visiteurs sont revenus plus concentrés, plus agressifs et ont réussi à se créer plus d’occasions qu’en début de rencontre. Mais leur manque d’efficacité devant le but, et surtout la très bonne défense des locaux, qui faisaient tout leur possible pour maintenir ce résultat, les a empêchés de revenir à égalité.
Le Team BB avait plus envie
«Mes joueurs attendaient ce match-là avec impatience. L’arrêt net du premier tour en octobre a repoussé l’échéance, et le fait de ne pas pouvoir jouer jusqu’à mars à encore plus fait croître leur envie. J’ai même dû calmer les choses ces dernières semaines, car ils avaient tendance à ne voir que ce derby et faire abstraction des autres matches. Mais dans notre situation toutes les rencontres sont importantes et il faut rester concentrés, détaillait Quentin Fallet, avant d’ajouter: ce qui nous a aidés c’était notre envie. La plupart des joueurs alignés aujourd’hui ont été formés au club, et on a ressenti qu’ils se battaient pour le maillot. Même si techniquement on a été moins bons, notre envie a fait qu’on s’est montrés solides et qu’on a pu prendre les trois points».
Du côté de Boudry, l’engagement était présent mais les qualités individuelles ont fait défaut. Les joueurs de Daniel Montes se sont montrés dangereux quand ils jouaient en équipe, mais malheureusement ça n’a été que rarement le cas. Les joueurs très bons techniquement et individuellement se sont trop souvent focalisés sur eux-mêmes, faisant parfois abstraction du reste de l’équipe. Un engagement individuel face à une envie collective, dans un sport d’équipe où un seul des deux adversaires peut prendre le dessus.
«Leur qualité et notre envie aurait fait une très grande équipe. Mais les deux étaient partagés aujourd’hui», a analysé l’entraîneur du Team BB.
Béroche-Bevaix: objectif maintien
Avec cette victoire, Béroche-Bevaix revient à six points de La Chaux-de-Fonds, qui occupe la dernière place de non-relégable. Un adversaire qu’ils affronteront la semaine prochaine. Ce match sera le premier du second tour, synonyme de dernière ligne droite pour se sauver.
«Sur les onze matchs qu’ils nous restent, sept se joueront à la maison. C’est un avantage car nous avons toujours été meilleurs à domicile. Il y a deux ou trois équipes qui seront difficiles à aller chercher, mais sinon je pense qu’on a une carte à jouer. On va avancer match après match et travailler comme il faut pour tenter de se maintenir. Tout est encore possible, donc on va tout faire pour atteindre cet objectif. On va tenter de prendre des points contre toutes les équipes et pour ça il faudra régler nos quelques déficits. À commencer par la technique qui a pêché aujourd’hui, déclarait l’entraîneur de Béroche-Bevaix, avant de conclure: on veut obtenir le maintien, mais on ne fera pas n’importe quoi pour y arriver. On va travailler comme on l’a toujours fait, avec notre base de joueurs formés au club. L’important est que nos joueurs progressent, c’est ce qui peut nous mener au maintien, et les mener par la suite à intégrer les premières équipes de nos clubs».
Pour le Team Littoral, la tâche se complique un peu plus. Les joueurs de l’entente Bôle-Boudry-Colombier se retrouvent désormais à onze points au-dessous de la barre. Mais nul doute qu’ils se battront jusqu’au bout et qu’ils ont les qualités nécessaires pour créer un petit exploit, eux qui n’ont empoché qu’un point en onze rencontres. «Il reste tout un tour à jouer, et on va jouer tous les coups à fond. Tant qu’il y a des matches, il y a des points. Et tant que c’est mathématiquement possible de se sauver, on va tout faire pour y arriver, même si ce sera dur», constatait Daniel Montes. Tout sera donc question d’espoir, d’envie et de motivation.
La Police a gâché la fête
Les mesures prises par la Confédération pour lutter contre la crise sanitaire sont claires: seuls les jeunes jusqu’à 20 ans ont le droit de jouer, sans public. Cependant, quand on accueille un derby tant attendu, dans des infrastructures qui ne peuvent malheureusement pas être complètement fermées, il y a forcément quelques personnes qui s’invitent. Mais les deux équipes ne s’attendaient tout de même pas à voir une petite centaine de personnes au bord du terrain, en ce dimanche de Pâques. Bien qu’aucun incident n’ait eu lieu, cet attroupement de personnes n’a apparemment pas plu aux voisins qui ont appelé la police. C’est ainsi que les forces de l’ordre ont débarqué à l’heure de jeu, et ont gentiment demandé aux spectateurs de quitter les abords du terrain.
Télégramme:
Team BB – Team Littoral 2-1 (2-0)
Buts: 33e Zürcher 1-0. 35e Zürcher 2-0. 81e Menye 2-1.
Stade des Murdines. Huis clos (100 spectateurs, voir article). Arbitre: M. Piccolo.
Team BB: Renevey; Müller, Coulet, Milovanovic, Wannenmacher; Semedo, Ali, De Luca (75e Leone), Teixeira (75e Pécaut); Zürcher (87e Vieira, 90+4′ De Luca), Aloe (82e Cesar). Entraîneur: Quentin Fallet.
Team Littoral: Gonzalez; Furtade (46e Stevanovic), Coletta, Rota, Becirovic (84e E. Iuorio); Menye, Martinez, E. Iuorio (46e D. Iuorio); Antonio, Petter, Leissing (87e Mollard). Entraîneur: Daniel Montes.
Avertissements: 43e Milovanovic, 89e Semedo.
Fil de match:
Ce derby s’est montré très engagé physiquement dès le coup d’envoi. La première minute n’était pas encore jouée que l’arbitre sifflait déjà la première faute du match.
À la 4e minute, le Team Littoral faisait parler ses qualités individuelles avec une percée de Leissing dans la surface, qui terminait en corner.
Dix minutes plus tard, le team BB répondait aux attaques de son adversaire par son attaquant Aloe, qui manquait de peu le cadre.
Peu après la demi-heure de jeu, Zürcher, d’un enchainement de dribbles, entrait dans la surface. Le gardien adverse sortait parfaitement récupérer le ballon, mais d’un léger coup de pied, l’attaquant local reprenait le cuir des mains de son opposant et n’avait plus qu’à le mettre au fond. Action litigieuse, mais 1-0 pour Bevaix.
Deux minutes plus tard, ce même Zürcher profitait d’une perte de balle dans la défense boudrysanne pour dribbler un adversaire puis envoyer un missile en direction du but. Surpris, le portier ne pouvait rien faire: 2-0.
S’en est suivi un combat acharné au milieu du terrain pour obtenir la possession du ballon est tenter de se procurer les meilleures occasions.
À l’heure de jeu, on retrouvait Leissing pour un festival de dribbles dans la surface de réparation, mais il tardait à tirer et la défense a pu récupérer le cuir.
Dix minutes plus tard, ce sont à nouveau les visiteurs qui se mettaient en avant avec une superbe frappe, mais surtout une très belle claquette du gardien local, qui sauvait son équipe.
À un quart d’heure de la fin, Bevaix avait l’occasion de tuer le match sur une frappe repoussée par le gardien, l’attaquant reprenait tout de suite derrière, mais il manquait sa frappe et trouvait les bras du dernier rempart.
Le dégagement rapide du portier trouvait les pieds de son attaquant qui partait au but, mais malheureusement arrivé en bout de course, il manquait le cadre.
À la 80e, le but tant attendu de Boudry tombait. Suite à une belle combinaison dans les 16 mètres, Menye, un milieu de terrain formé à YB trouvait finalement les filets et redonnait espoir à ses coéquipiers. 2-1.
À quelques minutes de la fin, Boudry avait l’occasion d’égaliser mais l’attaquant manquait à nouveau le cadre, comme cela avait été le cas dix minutes auparavant.
Les cinq minutes de temps additionnel étaient insoutenables pour les locaux qui subissaient la pression adverse, mais qui ont finalement su les gérer avec brio.
