Deuxième volet du bilan du premier tour pour les équipes de deuxième ligue du Littoral. Boudry (7e) a rendu une bonne copie, Marin (8e) s’est donné les moyens de s’éviter des frayeurs et Audax-Friul (9e) a su se réinventer, tout en misant sur sa politique des jeunes.
Boudry, 7e, 11 matches/15 points
On ne va pas dire que Boudry a autant de vies qu’un chat, mais l’équipe des Buchilles sait retomber sur ses pattes. Après un second tour compliqué au printemps, elle a rebondi, s’est reconstruite. Et le résultat est pas mal: septième, quatre victoires et autant de défaites, septième attaque (19 buts) et neuvième défense (26). «Je suis quand même frustré vu nos prestations des derniers matches», avoue le coach, Celso Da Costa. «Contre Bôle, nous avons fait 45 très bonnes minutes, puis nous sommes passés à travers pendant la seconde mi-temps. Mais c’est comme ça. Sinon, les autres résultats sont assez bons. Je ressens de la frustration, parce qu’on a été en dents de scie. On commence bien le championnat, puis on retombe dans nos travers du deuxième tour de la saison passée, donc c’était assez compliqué. Mais j’ai une équipe qui a su réagir, se montrer patiente, et qui a beaucoup travaillé. Et on a quand même un peu sorti la tête de l’eau. Franchement, je ne suis satisfait qu’à 50%, notamment au niveau de la jouerie. Mais attention, il n’y a pas que du négatif! (sourire)»
Au niveau de l’effectif, deux joueurs se détachent sur la durée: Thomas Marin et Tanguy Fages ont disputé les onze matches, le premier en entier, le second étant remplacé une fois, à la mi-temps contre Cortaillod. En plus, ils sont, avec Noah Principi, les meilleurs marqueurs, avec trois réussites. Pas mal pour des gars presque toujours alignés en défense. «J’aimerais bien que nos attaquants marquent un peu plus», reconnaît Celso Da Costa. «C’est toujours la phase la plus compliquée du foot, c’est dans les derniers 30 mètres. Et ça, ce n’est pas moi qui l’invente, c’est partout la même chose. Avoir plusieurs buteurs, ça peut être un avantage, mais que mes buteurs soient surtout des défenseurs centraux ou des milieux de terrain, c’est un petit peu compliqué. Après, je pense que ça va gentiment tourner et que les attaquants vont marquer.»
Le gardien Kenny Gomes a aussi joué à chaque match, mais une fois en tant que remplaçant (il est quand même entré en jeu à la 12e lors du 7-0 encaissé sur la pelouse d’Erguël).
«Quand on a trois ou quatre blessés, ça fait beaucoup. Après, on a des jeunes qui poussent, ça nous a permis de sortir la tête de l’eau.»
Celso Da Costa, Boudry
Toutefois, comme la saison passée, Boudry a pas mal été handicapé par les blessures, dont certaines de longue durée. On peut citer, à titre d’exemple, Erry Amadio, 16 apparitions la saison dernière, mais aucune celle-ci. «J’aimerais bien récupérer tout le monde», explique Celso Da Costa. «Quand on a trois ou quatre blessés, ça fait beaucoup. Après, on a des jeunes qui poussent, ça nous a permis de sortir la tête de l’eau.»
Pour la garder à la surface, la tête, il faudra donc cravacher. «Je suis surpris que ça soit aussi serré. Il y a quelques équipes qui ont pris des recrues très élevées, qui choisissent vraiment qui elles veulent, qui mettent un peu d’argent et dont je pensais qu’elles allaient se détacher, mais ce n’est pas le cas», estime le coach des Buchilles. «Après, un classement aussi serré, ça veut dire que toutes ces équipes se tiennent, travaillent bien, que tout le monde peut battre tout le monde. C’est comme ça que c’est le mieux. On ne sait jamais ce qui peut se passer d’un week-end à l’autre.»
Marin, 8e 11/13
Avant le championnat, du côté de Marin, on visait un premier tour moins avare en points que les deux précédents – avec, notamment, trois points en dix matches en 2024-2025 –. Avec treize unités en onze rencontres, cet aspect-là de la mission est réussi. Pourtant, la saison a mal commencé, avec un cinglant 9-0 reçu sur la pelouse de Kosova. «Par rapport aux autres années, on fait quand même un premier tour correct, mais qui aurait dû être meilleur», lâche un José Fraga perfectionniste. «Dans l’ensemble, on va dire que je suis satisfait, à part ces trois derniers matches qu’on n’a pas bâclés, mais où on voit que notre contingent était quand même assez étoffé en début de saison, mais avec beaucoup de joueurs de troisième ligue, des bons, mais qui n’ont pas encore vraiment l’expérience de la deuxième ligue. Cela s’est vu dans quelques matches importants, surtout à la fin, là où le métier des gars qui ont trois ou quatre saisons de deuxième ligue, qui arrivent à tenir la distance, fait du bien.»
«Par rapport aux autres années, on fait quand même un premier tour correct, mais qui aurait dû être meilleur.»
José Fraga, Marin
Malgré la claque initiale, Marin a quand même la dixième défense, avec 32 buts encaissés. Quant à l’attaque, elle ne se porte pas mal, avec 25 pions (sixième). Il faut dire que la présence de Florian Nrecaj – neuf réussites, comeilleur buteur avec Lony Hotz (Bôle) et Seroj Titizian (Kosova) – aide et que, en plus, Zvonimir Kurt – six buts – est en pleine bourre.
A domicile, Marin est neuvième, avec six points en cinq matches. A l’extérieur, c’est mieux au niveau comptable, avec sept points en six rencontres, pour une sixième place. Mais il y a un peu de tout. Le 9-0 encaissé chez Kosova est accompagné par un 4-2 reçu à Lignières, un joyeux 4-4 sur la pelouse de Béroche-Gorgier et des victoires 2-5 à Boudry et 1-4 à Colombier. «Je suis supercontent des progrès de certains, de presque tous. Je crois qu’il y a de l’avenir», savoure José Fraga. «Je suis quelqu’un d’assez exigeant à la base, je dois des fois aussi me contenir, je ne peux pas toujours avoir tout, tout de suite. Ces jeunes qui arrivent, il faut les laisser un peu mûrir gentiment, mais sûrement. Après, le groupe vit très bien, on a une superbe ambiance d’équipe. Et on espère encore faire deux ou trois renforts pour le second tour.»
Audax-Friul, 9e, 11/12
Malgré de nombreux départs à l’intersaison, l’équipe de Pierre-à-Bot a réussi à trouver un certain rythme de croisière au fil de ce premier tour. Pour rappel, en 2024-2025, elle avait aligné six défaites, avant de boucler par un succès important et probant à Bôle. «Lorsque nous avons fini la saison, nous avons perdu, pour des raisons qui m’échappent encore, un grand nombre de joueurs», avoue le coach, Luc Floquet. «Il a fallu reconstruire un contingent presque de zéro, plus un nouveau staff. Grâce au président, à quelques connaissances et à un petit peu de chance, nous avons réussi à être compétitifs pour la deuxième ligue, mais il faut du temps, de la patience et beaucoup de travail pour mettre en place un projet de jeu et un projet de vie.»
Au niveau de l’effectif, Audax-Friul – sixième à domicile (5/7), dixième à l’extérieur (6/5), septième attaque (19 buts), septième défense (24) – reste fidèle à sa ligne de conduite, l’intégration des jeunes. «Nous avons la plus jeune équipe du canton, et là est notre première réussite», relance Luc Floquet. «Notre plan de jeu progresse à vue d’œil, nos résultats auraient mérité un petit peu mieux, mais nous sommes au-dessus de la barre à mi-chemin, avec en plus une demi-finale de Coupe neuchâteloise devant nous.»
«Nos résultats auraient mérité un petit peu mieux, mais nous sommes au-dessus de la barre à mi-chemin, avec en plus une demi-finale de Coupe neuchâteloise devant nous.»
Luc Floquet, Audax-Friul
«Notre système de formation est en place depuis six ans. Cette année, on a aussi pu intégrer un peu plus de jeunes que les années précédentes, puisque la qualité est au rendez-vous et que les premiers joueurs qui sont là depuis plusieurs années ont été bien formés. On a également notre partenariat avec Coffrane qui fonctionne, on a des jeunes qui peuvent aller s’entraîner avec la première ligue, c’est très important pour nous. En corollaire, on a des joueurs qui partent en M18 à Yverdon ou en M19 à Xamax cette année. C’est un tremplin possible pour nos jeunes, et nous sommes contents de pouvoir les promouvoir», avoue Damien Vauthier, un président qui a dû chausser les crampons pour entrer à la 75e lors du 0-0 au Locle, contre Communal. «Il y avait beaucoup d’absents et de blessés, la deuxième équipe avait aussi énormément de blessés et jouait le samedi, c’était donc compliqué de les faire jouer le dimanche, jour où les inters A jouaient aussi. Il y avait très peu de joueurs dispo, c’est pour ça que je suis allé faire un quart d’heure. Mais je crois que c’est assez anecdotique! (rire)»
Ces jeunes pousses sont encadrées par un noyau de joueurs d’expérience, à l’image des meilleurs buteurs, Julien Descombes (six réussites) et Mikaël Castella (cinq). «Nous avons la chance de nous appuyer sur des jeunes talentueux, bien encadrés par quelques garçons d’expérience, comme Julien Descombes», apprécie Luc Floquet. «Et Mika revient en pleine forme, c’est notre capitaine, un exemple pour nos jeunes. Il est le joueur emblématique!»
