
Samedi, jour de tempête et d’un pétillant Lignières-Boudry, le vent a soufflé et les buts sont tombés à foison, certains étant même annulés. Au vu des circonstances, le 3-3 final a frustré pas mal de monde, même si le néopromu a enfin débloqué son compteur.
Samedi, sur le Plateau de Diesse comme ailleurs, il ne faisait pas vraiment un temps à mettre un footballeur dehors, vu que la tempête Amy a décidé de s’en mêler. Mais malgré un terrible vent, de belles bourrasques, Lignières et Boudry ont réussi à offrir un spectacle de belle facture, rempli d’émotions et de frustrations.
Photos Hervé Nicolet
Tout d’abord, les visiteurs ont entamé le match de la meilleure des manières. Une première alerte a été lancée, après moins de quatre minutes, quand la balle, sur un corner botté par Florent Girardin, a traversé la défense ligniéroise avant de finir en… corner, de l’autre côté. Puis, à la 8e, grâce à un bon pressing, Adrien Lena a récupéré le ballon et a décalé Diego Gouveia sur la gauche, le numéro 20 boudrysan trompant aisément la vigilance de Nathan Egli.
«Pour moi, c’est comme une défaite. C’est dû aux faits de match contre nous. Après, c’était aussi à nous de tenir à 3-1!»
Aloïs Massari, entraîneur de Lignières
Un départ idéal, en somme, dont Boudry n’a pas vraiment su profiter, Lignières prenant petit à petit ses marques et ses aises. «Nous avons réussi à les presser, nous sommes bien entrés dans le match», expliquait David Moreira. «Puis nous nous sommes un peu laissés aller, nous nous sommes reposés là-dessus, sur notre bonne entrée en matière. Et Lignières a commencé à gagner des duels.»
Les frères Hofer retournent la situation
«On a eu la sensation de bien bosser, de bien faire dans des circonstances un peu particulières», avouait le capitaine ligniérois du jour, Iago Baumann. Et ça s’est senti. Outre les duels dont parle David Moreira, Lignières a aussi posé son jeu. Et après un coup franc dangereux d’Adrien Zbinden (32e), c’est un corner bêtement concédé par Kenny Gomes qui a coûté cher aux Boudrysans. La frappe de Julien Le Meurlay a d’abord été contrée par un défenseur, puis un nouveau centre a trouvé Chris Hofer à la conclusion pour l’égalisation. Neuf minutes plus tard, sur un coup franc de Baumann un peu porté par le vent, Gomes fut gêné par le rebond et ne put contrôler la balle, le deuxième frère Hofer, Alec, en profitant pour donner l’avantage aux siens. «Boudry joue sur synthétique, je savais qu’il pouvait avoir des difficultés sur notre terrain, encore plus avec ce vent!», avouait le coach et gardien remplaçant de Lignières, Aloïs Massari.
«Nous sommes mal rentrés dans le jeu en deuxième mi-temps, mais nous avons su réagir. Et les remplaçants ont bien fait le boulot.»
David Moreira, joueur de Boudry
A la reprise, Boudry a certes inquiété Egli dans les premières secondes, sur une frappe de Gouveia, mais c’est Lignières qui a continué sur sa lancée. Il a cru prendre deux longueurs d’avance à la 52e, mais le but de Rodrigo Justino fut annulé, l’arbitre ayant un peu trop vite accordé une faute aux Ligniérois. Ceux-ci ont alors accentué leur pression. Le Meurlay a buté sur un bon Gomes (57e), puis le capitaine David De Matos a suppléé son gardien trois minutes plus tard. Les «bleu et blanc» n’ont pas lâché leur os. Dans la foulée, sur une contre-attaque, ils ont pu se présenter en supériorité numérique face à un Kenny Gomes esseulé, Zbinden ayant tout loisir de trouver la cible. «Nous sommes mal rentrés dans le jeu en deuxième mi-temps, mais nous avons su réagir. Et les remplaçants ont bien fait le boulot», précisait David Moreira.
On se dit que Lignières aurait donc peut-être dû prendre le temps de respirer, de ne pas tomber dans une douce euphorie. Du coup, on a le droit de penser que la réduction du score boudrysane est tombée un peu trop vite pour les joueurs d’Aloïs Massari. En l’occurrence, on jouait la 65e quand David Moreira s’est trouvé à la réception d’un bon service de Luca Ferilli.
Fin de match chaotique
Là, le jeu s’est un peu stabilisé. On sentait certes que le match pouvait basculer d’un côté comme de l’autre, vu le vent de folie ambiant. On a d’abord eu droit à une bonne parade de Gomes sur une belle frappe de Baumann (78e). Puis, à la 86e, l’égalisation a fini par tomber dans des circonstances un peu particulières. Moreira est parti dans le dos de la défense ligniéroise, avant d’être accroché par un adversaire, qui n’a pas été averti sur l’action. L’arbitre a d’abord semblé donner un coup franc, avant que son assistant ne lui parle de penalty, pour la grande fureur des locaux. Tanguy Fages a su garder calme et concentration pour transformer la sanction.
«C’est dommage de craquer comme ça en fin de match!»
Iago Baumann, capitaine de Lignières
Toutefois, on savait qu’on n’était pas au bout de nos émotions. Sentant la victoire possible face à des adversaires un peu assommés, abattus et déjà victimes de scénarios à rebondissements cette saison, les Boudrysans ont même cru parvenir à leurs fins à la 88e, quand une reprise de la tête de Davide Mancarella a fait trembler les filets d’Egli. Les visiteurs sont allés fêter ce 3-4 près du poteau de corner, pendant que le banc de Lignières protestait, arguant que le juge de touche avait levé son drapeau, avant de le baisser. Finalement, après avoir consulté son assistant, l’arbitre a annulé le but boudrysan dans une certaine confusion – doux euphémisme. Et la rencontre s’est finie sur un nouveau coup du sort, quand, sur la dernière action du match, Matteo Fauro s’est démis l’épaule, devant passer la soirée à l’hôpital après un trajet en ambulance.
«Pour moi, c’est comme une défaite», analysait, à chaud, le coach de Lignières, Aloïs Massari. «C’est dû aux faits de match contre nous. Après, c’était aussi à nous de tenir à 3-1, comme on aurait dû le faire contre Béroche-Gorgier et Communal. Mais franchement, là, je n’ai aucune satisfaction!» «Cela reste un point, ça débloque notre compteur, mais on aurait peut-être pu aller chercher plus», regrettait Iago Baumann. «C’est dommage de craquer comme ça en fin de match.»
Boudry et les blessures, une longue histoire
«Il y a eu énormément d’occasions, ça aurait pu basculer plus tôt. Le but annulé? Je crois qu’il a sifflé une fausse touche. Mais nous restons sur notre faim avec cette action», relevait David Moreira, qui pointait un mal dont souffre Boudry, régulièrement handicapé par de nombreuses absences depuis pas mal de temps. «Depuis deux saisons, nous n’arrivons pas à avoir des joueurs réguliers, à avoir l’habitude de jouer ensemble, les mêmes formations d’entrée de jeu. C’est dur… Au moins, ce soir, vu les circonstances, cela nous fait un point, ça évite une situation trop compliquée.»
«Les arbitres n’ont pas tenu le match en main, ça s’est excité. Les dix dernières minutes, c’était catastrophique», concluait Aloïs Massari. «Au niveau du jeu, il s’est passé quelque chose. Mais ce n’était pas facile, avec ces conditions, avec les blessures, avec de nouveaux joueurs. Je le répète, nous avons réussi à proposer quelque chose de cohérent au niveau défensif et au niveau offensif. Nous sommes très mal payés. Là, aujourd’hui, je voulais vraiment prendre les trois points.»
Lignières-Boudry 3-3 (2-1)
Centre sportif: 40 spectateurs.
Arbitre: Fabio Da Silva.
Buts: 8e Gouveia 0-1, 34e Chris Hofer 1-1, 43e Alec Hofer 2-1, 61e Zbinden 3-1, 65e Moreira 3-2, 86e Fages (penalty) 3-3.
Lignières: Egli; Fauro, Moulin, Alec Hofer, Ward; Chris Hofer, Baumann, Hirschi (73e Vonlanthen); Justino, Le Meurlay (80e Santschi), Zbinden. Entraîneur: Aloïs Massari.
Boudry: Gomes; David De Matos, Marin, Fages, Pinto (76e Schornoz); Moreira, Ferilli (79e Roca), Girardin; Principi (66e Mancarella), Lena (62e Miguel De Matos), Gouveia. Entraîneur: Celso Da Costa.
Notes: Vent très violent, avec de très fortes rafales. Lignières joue notamment sans Zingarelli. Boudry sans Lopes (suspendu), Amadio, Bogdanski, Bourrier, Bregnard, Cattin, Cristofe Da Costa, Dias, Drici, Marques, Paiva, Ramos, Roubini, Toure, Valentim ni Vaz. Avertissements: 17e Baumann (pour avoir retenu), 44e Girardin (antisportivité), 58e Ward (jeu dur), 68e Alec Hofer (antijeu), 80e Vonlanthen et Pinto (antisportivité), 89e Schornoz (réclamations). A la 52e, un but de Justino est annulé pour une faute au préalable. A la 88e, un but de Mancarella est annulé pour une fausse touche (?). Après le match, Matteo Fauro est évacué en ambulance avec une épaule démise. Corners: 2-6 (2-5).
