En disposant d’un Marin très accrocheur, samedi aux Fourches (5-3), Saint-Blaise s’est assuré le titre de champion de deuxième ligue et la promotion en deuxième ligue interrégionale. Un sacre logique, vu le nombre de journées passées en tête. Marin, lui, a confirmé son brillant deuxième tour.
Deux ans après le doublé Coupe-championnat, Saint-Blaise a à moitié remis ça. Samedi, en battant Marin 5-3, au terme d’un derby très animé, la formation des Fourches a été sacrée championne de deuxième ligue et a obtenu la promotion à l’échelon supérieur – en 2023, elle avait été battue en barrage par Bosporus –. Avant de décrocher une récompense méritée – ils ont longtemps occupé le siège de leader –, le capitaine José Garcia et ses coéquipiers ont dû, samedi, cravacher. A la mi-temps, c’était même Erguël (qui menait 1-0 contre Bôle) qui pointait en tête grâce au fair-play.
«D’être sacré aujourd’hui, à la maison, rend l’histoire plus belle.»
Ray Amadio, attaquant de Saint-Blaise
Car Marin, fidèle à son esprit de corps, n’a pas facilité la tâche de son voisin de palier. D’abord, il a ouvert la marque à la 11e, quand Sanissy Kone, sur la droite, a parfaitement servi Mahamat Rüst, dont le tir, dévié, a pris Matt Martial à contre-pied. Puis, même si Saint-Blaise a égalisé deux minutes plus tard grâce à la puissante reprise de la tête de Miguel Santana sur corner, il a bien gêné son adversaire. «Aujourd’hui, c’était plus compliqué que prévu», avouait le coach des Fourches, Bastian Nicoud. «Déjà parce que Marin a marqué en premier. Nous avons égalisé direct, ce qui nous a permis de ne pas gamberger». José Fraga, lui, s’est même permis de réclamer, avec un grand sourire, un deuxième carton jaune pour son fils Jonathan, qui évolue en face.
«Sur la saison, c’est amplement mérité, je suis très content pour les gars!»
Bastian Nicoud, coach de Saint-Blaise
En fait, Saint-Blaise a dû attendre la fin de la première période pour véritablement inquiéter Darko Kojic, auteur d’une belle parade sur un tir d’Evan Saiz, à la 41e, et soulagé de voir un tir de Ray Amadio frôle sa lucarne gauche quelques instants après.
Six buts en 22 minutes
A la reprise, Saint-Blaise a assez vite fait basculer la rencontre et la promotion de son côté. «Oui, ça nous fait du bien. Cela fait un moment que nous sommes tous ensemble, plus de deux ans où nous travaillons avec l’objectif de monter», précisait Ray Amadio. «Mais nous sommes aussi un bon mélange entre anciens et nouveaux.» Après une tête de Hasib Ferhatovic trop croisée après un corner, à la 52e, l’arbitre a accordé un penalty aux locaux après un contact entre Evan Saiz et Andoni Legaz. Miguel Alba, pour la cinquième fois de la saison, a transformé la sentence (56e). «Aujourd’hui, l’arbitrage a été très très mauvais, scandaleux», pestait le coach marinois, José Fraga. «Un, il n’y avait pas penalty, et deux, il y avait hors-jeu! Et sans ce penalty, je suis convaincu que Saint-Blaise ne gagne pas!»
Dans la foulée, à la 59e, Alba s’est échappé sur la droite, avant de servir Jonathan Fraga sur un plateau pour le 3-1. Et à peine trois minutes plus tard, Amadio a filé sur le même côté, fixé Kojic et envoyé une «pistache» bien croisée.
«Il n’y avait pas penalty et il y avait hors-jeu! Et sans ce penalty, je suis convaincu que Saint-Blaise ne gagne pas!»
José Fraga, coach de Marin
Mais Marin n’a pas baissé les bras. A la 65e, parfaitement lancé en profondeur, Rüst a mystifié Martial pour signer un doublé. Puis, histoire de ne pas se farcir une fin de rencontre trop difficile nerveusement, et après une superbe parade de Kojic devant Evan Saiz (69e), Jonathan Fraga a aussi signé un doublé à la 75e, grâce à un service de Mike Natoli. Marin n’a pas abdiqué, re-réduisant la marque à la 78e, sur un corner botté par Aghiles Bettouche et conclu de la tête par Marvin Kalamba, bien seul. «Je suis très fier de mes gars, ils y ont cru jusqu’au bout», appréciait José Fraga. «En plus, aujourd’hui, j’ai pu faire jouer tout le monde. Mais c’est chiant de perdre comme ça, car je pensais qu’on allait revenir au score. Enfin, en tant que père, je reconnais que mon fils a été excessivement bon (sourire)!»
Fortes émotions
Echaudé par ces six buts en 22 minutes, Saint-Blaise a dès lors joué la carte de la sécurité. Afin de ne pas avoir de mauvaise surprise, afin aussi de sécuriser le titre et la promotion en deuxième ligue interrégionale. «Oui, c’est un soulagement!», lâchait Bastian Nicoud avec un grand sourire. «Déjà parce qu’après notre défaite contre Bôle et avant notre nul chez Communal, nous avons passé quasiment un mois sans jouer. Nous avons dû continuer de nous entraîner, afin de retrouver un peu de sérénité. En plus, chez Communal, nous étions à douze minutes d’être champions, avant d’encaisser l’égalisation.»
«D’être sacré aujourd’hui, d’être champion à la maison, rend l’histoire plus belle», prolongeait Ray Amadio. «Saint-Blaise est un club de village, une famille.» «Sur la saison, c’est amplement mérité, je suis très content pour les gars», concluait Bastian Nicoud. «Pour moi, ce fut une année incroyable au niveau émotionnel…»
Saint-Blaise – Marin 5-3 (1-1)
Les Fourches: 150 spectateurs.
Arbitre: Fabio Da Silva.
Buts: 11e Rüst 0-1, 13e Santana 1-1, 56e Alba (penalty) 2-1, 59e Fraga 3-1, 62e Amadio 4-1, 65e Rüst 4-2, 75e Fraga 5-2, 78e Kalamba 5-3.
Saint-Blaise: Martial; Alan Saiz, Oke, Santana, Toitot; Jonathan Fraga (78e Cameroni), Ferhatovic (92e Semeraro), Garcia; Amadio (63e Natoli), Evan Saiz (92e Homberger); Alba (79e Engel). Entraîneur: Bastian Nicoud.
Marin: Kojic; Legaz (56e Alec Hofer), David Moulin (63e Boutaleb), Robert, Smania (70e Kalamba); Meli, Delay; Rüst (76e Chris Hofer), Bettouche, Ferreira; Kone (63e Borges). Entraîneur: José Fraga.
Notes: Saint-Blaise sans Blattner, Couverchel, Economidis, Ferreira, Fonseca, Rocha ni Tortella. Marin sans Kurt (blessé), Levrat (suspendu), Anthony Moulin, Neylon, Pelletier, Petruccelli, Ponta, Ramadani ni Roty. Avertissements: 21e Evan Saiz (jeu dur), 28e Jonathan Fraga (jeu dur), 37e Robert (jeu dur), 50e Santana (jeu dur), 73e Garcia (antijeu), 85e Natoli (faute de main). Marin termine la rencontre à dix après la sortie sur blessure de Nelson Borges, à la 96e. Corners: 9-1 (6-0).
