Abattus, en larmes pour certains, dégoûtés: les Bôlois l’étaient assurément, dimanche soir, à la Maladière. Au terme d’une finale folle, avec une quantité de rebondissements et des arrêts de jeu à rallonge – ce qui passait mal auprès des dirigeants et du staff –, la Coupe neuchâteloise est restée la propriété de Communal Le Locle (3-4 après prolongation).
Avec un match aller conclu par un 3-3 au Locle et un retour bouclé sur un incroyable 5-5 à Champ-Rond, la finale de la Coupe neuchâteloise, entre Bôle et Communal, dimanche soir à la Maladière, promettait du spectacle. Eh bien, la promesse a été tenue entre deux équipes qui ont offert une bien belle empoignade, même si le sort réservé aux «vert» est très cruel.
Tout d’abord, les hommes de Bruno Rupil – qui, suspendu, a suivi le match depuis les tribunes – sont bien entrés dans le match. Très vite, on a senti que Jerson André, avec sa vitesse, allait causer des problèmes à l’arrière-garde locloise. Communal, lui, semblait buter sur le schéma concocté par le staff bôlois, malgré la présence de la co-meilleure gâchette de deuxième ligue, Giovann Couasnon (18 buts, à égalité avec l’Erguélien Rabbi Nsita). En fait, au niveau des occasions, la première période fut à l’avantage des joueurs de Champ-Rond. Parmi les opportunités les plus croustillantes, on signalera surtout une première reprise de la tête de Luca Oliveri, bien annihilée par une magnifique détente de Nathanaël Tandu à la 15e, un coup franc d’Alan Meyer à la 16e, un tir de Matteo Colella dans le petit filet à la 25e et un coup franc du même Colella à la 35e, après une faute d’un défenseur loclois qui pouvait avoir le poids d’un dernier recours, et donc d’un rouge.
La tête du capitaine
Puis, quatre minutes plus tard, est survenue l’ouverture du score: corner bien botté par Colella, le capitaine Oliveri qui s’élève et, toujours de la tête, trompe la vigilance de Tandu. Dans la foulée, Bôle aurait même pu doubler la mise, mais le portier de loclois s’est cette fois-ci opposé à Colella.
«On méritait beaucoup mieux que ça! Les gars ont travaillé dur pour vivre ces émotions.»
Bruno Rupil, coach de Bôle
A la reprise, Communal a à son tour haussé le ton. Sydney Mivelle a très vite pu démontrer ses qualités sur une tête (48e). Là, cette finale s’est emballée. Peu après l’heure de jeu, Couasnon a bénéficié d’un contre favorable pour égaliser. Puis, à la 68e, André, en excellente position, a malheureusement glissé au moment de tirer ou de centrer. Et deux minutes plus tard, alors que Kevin Pianaro était au sol, victime de crampes, un nouveau tir de Couasnon a été dévié hors de portée de Sydney Mivelle.
Neuf minutes…
Bôle ne s’est pas découragé, loin de là. A la 76e, sur une belle balle en profondeur, Lony Hotz a buté sur Tandu, mais André a pu glisser le ballon entre deux défenseurs pour égaliser. Et ce n’était pas fini! Après avoir trop piqué sa tête à la 90e, le même André, à la réception d’un excellent service de Yohan Collaud, a pu donner l’avantage aux «vert» dans une ambiance de folie, faisant exulter leurs nombreux supporters. «Cette finale a eu un scénario complètement fou», reconnaissait le coach bôlois, Bruno Rupil.
«Il faudra qu’on m’explique quelle montre l’arbitre a! C’est probablement une achetée chez Temu… Il a ajouté quatre minutes et demie au temps déjà prévu, c’est scandaleux!»
Bruno Rupil
Et là, le temps a semblé durer une éternité. Au bout de neuf minutes d’arrêts de jeu (!), Communal a pu égaliser à 3-3 par Christ Golo, laissé un peu seul au deuxième poteau. «Il faudra qu’on m’explique quelle montre l’arbitre a», pestait Bruno Rupil. «C’est probablement une achetée chez Temu… Il a ajouté quatre minutes et demie au temps déjà prévu, c’est scandaleux!»
Penalty repoussé
Durant la prolongation, aucun adversaire ne voulait baisser pied, même si Communal s’est retrouvé à dix après l’expulsion de Luka Radiki pour une faute – «La faute de dernier recours en première mi-temps méritait bien plus le rouge que celle-là», protestait Bruno Rupil –. Et la finale s’est alors jouée en trois temps. Le premier à la 106 minute, quand une reprise de Jules Aloe s’est écrasée sur la transversale. Le deuxième quelques secondes plus tard quand, sur une perte de balle bôloise à mi-terrain, Elias Toudjine a filé comme une flèche avant de parfaitement croiser son tir pour redonner l’avantage aux siens. Le troisième, enfin, à la 110e, quand David Fischer a été accroché dans la surface adverse sur un corner de Victor Escribano. Hélas, trois fois hélas pour Bôle, le penalty de Hotz a été repoussé par Tandu.
«Ce soir, je suis fier des joueurs, du staff!»
Marco Aloe, président de Bôle
«Ce soir, je suis fier des joueurs, du staff», avouait le président bôlois, Marco Aloe. «Nous avons un groupe solide, solidaire, où chacun bosse pour l’autre, avec un bon mélange de jeunes et de moins jeunes. Mais le résultat est rageant…» «On méritait beaucoup mieux que ça!», relançait Bruno Rupil. «Les gars ont travaillé dur pour vivre ces émotions, je leur souhaite de pouvoir très vite les revivre (ndlr, sans lui, qui va passer le témoin à Erik Diaz). Ainsi qu’aux supporters, bien sûr. Cela faisait longtemps que Bôle n’avait pas vécu ça!»
Bôle-Communal 3-4
(1-0, 3-3)
Maladière: 2200 spectateurs.
Arbitre: Pierre Ansorge.
Buts: 39e Oliveri 1-0, 61e Couasnon 1-1, 70e Couasnon 1-2, 76e André 2-2, 90e+1 André 3-2, 90e+9 Golo 3-3, 107e Toudjine 3-4.
Bôle: Sydney Mivelle; Jules Aloe, Pegoraro, Collaud, Faustmann (52e Fischer); Pianaro (72e Escribano), Tänzer; André (96e Müller), Oliveri, Colella (63e Duperret); Meyer (75e Hotz). Entraîneur: Bruno Rupil.
Communal: Tandu; Kada, Kola, Anzite-Touadere; Bogie (88e Sadiki), Dautin (120e Ukzmaili), Ruffieux (54e Golo), Gagigo; Marim (103e Toudjine), Couasnon (115e Dzeljadini), Eduard Fifaj (71e Nuhi). Entraîneur: Bekim Fifaj.
Notes: Bôle sans Bachmann (suspendu), Arthur Aloe (blessé), Leite, Jarod Mivelle, Monnier ni Simeoni. Avertissements: 34e Kada (pour avoir retenu), 37e Meyer (jeu dur), 41e Boguie (jeu dur), 42e Faustmann (jeu dur), 82e Pegoraro (pour avoir retenu), 90e+1 André (pour avoir enlevé son maillot) 90e+4 Jules Aloe (antijeu) et Colella (réclamations?), 110e Anzite-Touadere (antijeu), 120e Dzeljadini (antijeu). A la 98e, Sadiki est expulsé pour une faute à mi-terrain. Corners: 9-6 (3-1, 6-4).
