Pour cette dernière journée de championnat de Challenge League, peu de choses étaient attendues des hommes d’Anthony Braizat, si ce n’est de finir la saison de belle manière devant leur public. Malheureusement, ce match nous a offert une impression de déjà-vu. Les Neuchâtelois se sont inclinés (2-3) après avoir pourtant fait preuve de caractère pour remonter deux longueurs de retard.
C’est dans une ambiance silencieuse que les 22 acteurs de ce Neuchâtel Xamax-Wil ont entamé leur dernière ronde de la saison. En effet, ni les ultras xamaxiens, absents en début de match pour protester et montrer leur désaccord vis-à-vis de Jean-François Collet, ni la petite dizaine de supporters saint-gallois n’ont permis au reste du stade de ressentir quelconque frisson. Il fallait donc compter sur les joueurs pour faire vibrer la Maladière. Xamax l’a bien compris et les hommes d’Anthony Braizat ont été les premiers à tirer au but dès la 2e minute de jeu. Malheureusement, malgré un beau mouvement collectif, la frappe d’Hautier était bien trop centrée pour inquiéter le portier Laidani. Un autre geste plein d’audace aurait pu permettre à Xamax d’ouvrir le score dès le début de ce match. Demhasaj avait pourtant bien pris l’information et vu le portier saint-gallois avancé. La tentative de lob du numéro 9 xamaxien n’a finalement pas trouvé le cadre.
S’en sont suivies 25 bonnes minutes durant lesquelles de rares incursions bien tentées, mais peu dangereuses, auraient peut-être pu aboutir à des situations intéressantes (14e bonne sortie de Mossi dans les pieds de Borges, 16e bon débordement de Cabral, mais son centre termine dans les gants de Laidani). Cette phase stérile aurait dû se conclure par l’ouverture du score de Xamax à la 34e minute. Un magnifique une-deux entre Ben Seghir et Fontana, sur la gauche, a permis au premier nommé d’adresser un bijou de centre à Demhasaj, seul au second poteau. La volée du meilleur atout offensif de la saison, côté neuchâtelois, n’est pas passée loin du montant, mais a terminé sa course dans la tribune.
Une fin de première mi-temps cruelle, un début de deuxième assommant
Comme souvent dans ce sport, lorsque l’on rate pareille offrande, on encaisse derrière. C’est donc de manière inattendue, mais pas imméritée non plus, que Wil a pu ouvrir le score à la 37e minute. La magnifique frappe enroulée de Hajij n’a laissé aucune chance à Anthony Mossi, qui ne pouvait qu’applaudir le geste. Dès le retour des vestiaires, les Saint-Gallois n’ont pas tardé à en remettre une couche pour doubler la mise grâce à Staubli (54e), qui a vu sa frappe déviée par un défenseur neuchâtelois. Une déviation fatale qui a surpris Mossi.
Le rôle du 12e homme
Quelques minutes plus tard (60e), c’est en direction du secteur D que les regards se sont tournés, les supporters parachevant leur révolte en lançant des balles de tennis sur le terrain (Jean-François Collet est également le directeur du tournoi de tennis de Gstaad) et en quittant définitivement la tribune.
Cette action a au-moins eu le don de réveiller l’attaque neuchâteloise, qui a pu réduire la marque à la 70e à la suite d’un face-à-face gagné par Demhasaj, parti à l’extrême limite du hors-jeu. A la 83e minute, nous avons eu la preuve que Xamax avait à cœur de bien terminer cette saison compliquée. Touati, déséquilibré dans les seize mètres par un défenseur adverse, a pu offrir l’occasion à Demhasaj de parfaire ses statistiques personnelles. Par ce contre-pied sur penalty, l’attaquant neuchâtelois a conclu la saison avec 16 buts et a permis à ses coéquipiers de revenir à égalité.
Une trop mauvaise habitude
Nous pensions avoir oublié les mauvaises habitudes des rouge et noir dans les fins de match, mais nous nous sommes clairement trompés. C’est donc finalement Wil qui a eu le dernier mot lorsque Sidibé (89e), qui pouvait mieux faire, a laissé Akinola filer au but pour ajuster Mossi et ainsi offrir aux siens la victoire finale.
«On est habitués à cela, nous devons travailler là-dessus pour la saison prochaine»
Yoan Epitaux, capitaine de Neuchâtel Xamax
A l’heure de l’interview, Yoan Epitaux confirmait que ces dix dernières minutes, fatales plus d’une fois cette saison, doivent être un élément essentiel à travailler pour l’exercice à venir. «On est habitués à cela, nous devons travailler là-dessus pour la saison prochaine». «Nous avons, cette saison, encaissé trop souvent deux ou trois buts, c’est beaucoup trop pour aller chercher plus haut dans le classement», ajoutait encore le capitaine xamaxien. Une situation difficile à vivre en tant que défenseur. «C’est notre rôle d’empêcher les buts, après c’est à toute l’équipe de travailler pour retrouver de la solidité pour la saison prochaine.»
Pour la saison prochaine justement, Yoan Epitaux se montre plutôt positif. «Il y a une bonne partie de l’effectif qui reste, c’est une bonne chose. Cela sera plus facile de créer un esprit d’équipe et une bonne cohésion sur le terrain. On ne part pas de zéro, comme ça a déjà pu être le cas.» Une équipe en place qui intégrera en tout cas Léo Seydoux, de retour à la Maladière pour la saison à venir, dans le but de proposer une meilleure saison.
Neuchâtel Xamax – Wil 2-3 (0-1)
Maladière: 3527 spectateurs.
Arbitre: Alessandro Dudic.
Buts: 37e Hajij 0-1, 54e Staubli 0-2, 70e Demhasaj 1-2, 84e Demhasaj (penalty) 2-2, 89e Akinola 2-3.
Neuchâtel Xamax: Mossi; Gonçalves, Epitaux (58e Hajrulahu), Sidibé, Fontana; Bamba, Araz (77e Koné), Cabral (58e Touati), Ben Seghir (46e Lentini), Hautier (58e Azemi); Demhasaj. Coach: Anthony Braizat.
Wil: Laidani; Crnovrsanin, Jacovic, Schmid, Brahimi (68e Saho); Ndau, Staubli, Bytyqi (68e Abazi), Hanke; Borges (58e Akinola), Hajij (75e Rapp). Coach: Marco Hämmerli.
Notes: Début de soirée, ciel dégagé, température agréable, terrain synthétique. Dernier match officiel pour Ramizi, Gonçalves et Fatkic avec Neuchâtel Xamax. Avertissements: 8e Ben Seghir (antijeu), 15e Schmid (antijeu), 21e Fontana (jeu dur), 92e Bamba (jeu dangereux).
