Colombier a clos une drôle de saison, samedi, avec un match nul (1-1) logique face à Farvagny-Ogoz. C’est déjà le moment de se plonger dans la prochaine saison. Le problème, c’est que le club des Chézards ne sait pas encore à quel niveau il évoluera.
«La réalité, c’est qu’on veut remettre le club», attaque Philippe Niederhauser, le manager colombin, le président étant Daniele Raffaele, qui cumule avec la même fonction au FC La Chaux-de-Fonds. «Il y a peut-être des repreneurs.» Le hic, c’est qu’il va falloir vite se décider. «Pour la deuxième ligue inter, la date butoir pour l’inscription, c’est le 2 juillet.» Soit ce vendredi…
Mais comment le FC Colombier, club marquant, de tradition du football neuchâtelois s’en retrouve là? «Le problème de fond, c’est qu’on fait partie d’une ligue qui est assez proche du monde professionnel et où il faut des infrastructures importantes», reprend Philippe Niederhauser. «C’est une condition un peu particulière. Tout d’abord, aux Chézards, notre terrain est compliqué à traiter. Ensuite, quand tu ne peux pas t’entraîner, c’est compliqué d’attirer du monde, c’est dur de trouver une osmose. Si le championnat s’était déroulé normalement, ici, en février, on n’aurait pas pu jouer. Et si tu n’es pas bien préparé en deuxième ligue inter, tu es en souffrance. Maintenant, on ne peut même pas s’entraîner à Boudry, par exemple. Ou si on trouve un terrain, ça peut être à 20h30. Et ça complique encore la tâche.»
Crédit: Jules Ramelet
Tout cela fait que l’idée de reprendre à un niveau plus bas germe du côté des Chézards. «Je le répète, la deuxième ligue inter, c’est trop haut pour nous au niveau des infrastructures», relance Philippe Niederhauser. «Dans le foot amateur régional, c’est moins compliqué. Tu t’entraînes moins, les championnats reprennent plus tard. Alors, qu’est-ce qu’on fait? Dans l’idéal, ce serait reprendre en deuxième ligue. Mais ça ne dépend pas que de nous…» Sous-entendu, l’Association neuchâteloise de football a son mot à dire.
Une chose est sûre. Les dirigeants actuels ne lâcheront pas la barre comme ça. «On aimerait bien laisser le club, mais on reste là tant qu’un repreneur ne s’est pas manifesté», confirme Philippe Niederhauser. «Ce qui est un peu embêtant, car tant qu’on est là, on prend des décisions pour l’avenir du club…»
Un des potentiels repreneurs, Antoine Catastini, explique que c’est peut-être trop précipité pour ce qu’il aimerait mettre en place. Qu’il préfère éviter de tout faire du jour au lendemain, plutôt intégrer le navire gentiment, la saison prochaine.
Alors, deuxième ligue interrégionale, deuxième, troisième ligue? La réponse va très vite tomber pour Colombier. En attendant, sur le terrain, les joueurs ont fait le boulot. «Je suis soulagé que cette saison se termine, mais avec toute cette incertitude, on reste inquiet», avoue le coach, Meho Becirovic. «Dans mon cercle de contrôle, le jeu, je pouvais agir. Là, je ne peux plus rien faire qu’attendre. Je suis satisfait, le contrat est rempli, le maintien obtenu. La suite n’est pas dans mes mains…»
Télégramme:
Colombier – Favargny-Ogoz 1-1 (1-0)
Chézards: 160 spectateurs. Arbitre: Cédric Miehle.
Buts: 34e Ramdani 1-0, 60e Buntschu 1-1.
Colombier: Selimovic (49e Monti); Coletta, Jelassi, Cherif Diouf, Karim Becirovic (68e Honde); Hakkar (74e Yacob), Owoundi, Halimi (79e Kalamba); Ibrahima Diouf (74e Chopard), Ramadani, Ramdani. Entraîneur: Meho Becirovic.
Farvagny-Ogoz: Bozier; Deglise, Mara, Vuilleumier, Peci; Pinto (59e Buntschu), Rusca (30e Python), Charrière, Cotting; Droux (46e Zesiger), Gachoud (66e Osman). Entraîneur: Jean-Daniel Ottet.
Notes: Colombier sans Alima, Vidal (tous deux pour raisons familiales), Ifaso, Ndong, Rexhallari (blessés), Desta, Anthony Moulin ni David Moulin (pas convoqués). Farvagny-Ogoz sans Hasanaj (suspendu), Ferreira (convoqué avec une autre équipe), Benslimane, Pasquier, Reynaud ni Sowah (blessés). Avertissements: 37e Charrière (réclamations), 44e Deglise (réclamations), 82e Coletta (jeu dur). A la 83e, un but de Yacob est annulé pour faute de main. Corners: 5-2 (5-1).
Fil du match:
Avec une reprise de la tête mal cadrée d’Elyess Hakkar, sur un corner d’Eliot Halimi (4e), un coup franc de Rachid Ramdani au-dessus (8e) et un lob mal ajusté de Flamur Ramadani, bien servi par Ramdani (9e), on peut dire que Colombier, plein de bonnes intentions, a bien lancé son match.
En face, Farvagny-Ogoz a d’abord laissé passer l’orage, avant de montrer le bout de son nez. Grâce à une tentative de lob audacieuse (depuis le rond central) de Rabin Gachoud (18e), puis une tête de Lucien Droux (24e) et un coup franc de Gachoud (25e).
«Aujourd’hui, nous étions nettement meilleurs dans le jeu», glissait Meho Becirovic à l’issue de la rencontre. «Nous voulions poser le jeu, construire. Et le mot d’ordre, c’était d’avoir du plaisir. Je regrette juste de ne pas avoir fini la saison sur une victoire. Nous aurions dû tuer le match en première mi-temps.»
Car un superbe tir de Ramdani de 25 mètres pour l’ouverture du score (34e), un tir et une tête du même Ramdani mal ajustés (37e et 38e) et un coup franc de Ramadani juste au-dessus de la cage de Loïc Bozier, à quelques secondes de la mi-temps, auraient pu, dû permettre aux Colombins de creuser l’écart.
Hélas, ces bonnes dispositions ont été un peu effacées en seconde mi-temps. «Aujourd’hui, nous étions disposés en 4-3-3, avec deux très jeunes joueurs (réd: Dario Coletta et Karim Becirovic sont nés en 2003) qui ont très bien rempli leur rôle», précisait Meho Becirovic. «Mes joueurs ont respecté les consignes, mais au long de la deuxième mi-temps, la fatigue s’est fait sentir.»
On précisera aussi que Farvagny-Ogoz a montré un autre visage, plus décidé. Après un bel arrêt d’Adin Selimovic sur un nouvel essai de Gachoud (49e) et une tête hors cadre de Roman Zesiger (51e), est survenue l’ouverture du score. A peine entré en jeu, Lionel Buntschu, à la réception d’une bonne passe de Gachoud, à la 60e, a réussi à s’infiltrer entre deux défenseurs colombins avant de tromper Gilles Monti (qui avait pris la succession de Selimovic dix minutes plus tôt) au premier poteau.
«On a remis notre adversaire en confiance en lui offrant ce but», pestait Meho Becirovic. «C’était notre septième match en un mois, il y avait beaucoup d’absents, nous étions fatigués. Et ça s’est ressenti. Je me dis même que le 1-2 n’aurait pas été complètement immérité…» Une manière de dire, par exemple, que sans une belle parade de Monti sur un tir de Benoît Charrière (63e), les Fribourgeois auraient pu repartir avec les trois points.
